Au début, les journaux nous ont dit que le problème n’affectait que les banques américaines et que notre économie n’était pas menacée. Mais la crise financière n’était qu’un bref aperçu de  la vraie crise économique qui a commencé à être dévoilée. Ils nous ont dit que les économies pouvaient se déconnecter des États-Unis et poursuivre leur croissance alors que le plus grand consommateur du monde tombait le plus bas depuis la Grande Dépression. Les événements ont prouvé que cela est faux. L’effet de vague peut déjà être senti au Québec. Les médias et l’ancienne ministre des Finances du Québec ont dit que nous connaitrions seulement un bref ralentissement, mais pas une récession. Il est clair maintenant que toutes les industries en sont atteintes et qu’aucune économie nationale n’est à l’abri. Quand ont voit les quotidiens et politiciens bourgeois essayer d’expliquer les événements présents, il convient de se souvenir de leur attitude d’avant la crise. La vraie mesure de l’analyse n’est pas la capacité de rapporter dans l’après-coup, mais celle de prévoir la ligne générale des développements. Aujourd’hui, ils nous disent que cette crise est survenue comme un coup d’éclair. Or, nous, les marxistes, l’avions prévue depuis longtemps, car nous comprenons leur système mieux que les capitalistes eux-mêmes. « Le problème peut être exposé simplement. Dans la période précédente, il y avait une expansion énorme du crédit et de la dette. Le boom de la consommation aux États-Unis s’est basé là-dessus. Un propriétaire peut devoir plus que la valeur de son patrimoine immobilier. C’est ainsi que le capitalisme s’est répandu au-delà de ses limites naturelles. Mais il y a là un petit problème : les dettes doivent être remboursées. Les prix immobiliers peuvent s’accroitre et s’effondrer, mais les dettes sont fixées. Tôt ou tard, le trou doit être comblé. La présente orgie spéculative, comme toutes les autres bulles, finira par un effondrement. Une crise dans le marché immobilier affectera sérieusement la vraie économie. Une très grande partie de l’activité économique est liée à l’industrie de la construction. Une forte chute dans les prix immobiliers affecte directement le marché de la construction. Mais les effets indirects seraient encore plus importants. Avec le resserrement du crédit, la consommation se réduit. Les hauts niveaux de dette des consommateurs, auparavant le moteur de la croissance économique, comprimeront le marché et approfondiront finalement la crise. L’effondrement sera d’autant plus grand que l’heure de la vérité aura été ajournée. » – Le réveil de la classe ouvrière et les tâches posées aux Marxistes- Première partie, Alan Woods, janvier 2006 Maintenant, on dit que la crise est presque finie. Des trillions ont été dépensés pour sauver l’économie et les Bourses grimpent de nouveau, nous disent-ils. Cette prédiction s’avèrera non moins utopique que les autres, tout comme celles d’une rapide récupération après le krach de Wall St., en 1929. Tout éventuel répit sera nécessairement suivi d’un plus grand effondrement. Tout renflouage inflationniste ne pourra qu’augmenter la misère. Tous les grands journaux et tous les politiciens nous ont dit que la lutte des classes et les idées socialistes étaient dépassées. Le capitalisme règlerait tous les problèmes, une nouvelle ère de la paix civique a été déclarée. Les leaders syndicaux et les politiciens ont prêché fièrement les merveilles du libre marché et le nouveau pacte social : « Ce qui est bon pour les patrons l’est aussi pour les travailleurs ». La croissance était censée assurer l’inclusion de tous à un meilleur niveau de vie. Toutes ces idées ont volé en éclat sous l’effet du développement objectif du capitalisme. Il ne reste aux capitalistes qu’à se débarrasser des biens et des capacités de production excessives, fermer les portes des usines et licencier beaucoup de gens. Le capitalisme a ramené la lutte des classes à l’avant-scène, mais avec un goût de vengeance. Les patrons vont faire repartir la croissance, mais pour ce faire, ils transformeront des millions de personnes en chômeurs, détruiront les régimes de retraite et feront des coupes claires dans les services sociaux. De plus en plus de gens comprennent la nécessité de lutter, la nécessité de se battre pour une alternative socialiste. Les idées marxistes n’ont jamais été si nécessaires. Le marxisme n’a jamais été aussi important que maintenant. Il y a 150 ans, Marx a prédit le caractère inévitable de la crise capitaliste. Il y a deux ans, les capitalistes ont prédit une croissance permanente. Les ouvriers commencent à se rendre compte que les capitalistes et leurs médias ne méritent pas leur confiance et qu’ils cherchent des explications rationnelles et scientifiques à la crise dans laquelle ils ont plongé tout leur système. La Riposte est notre réponse.