Partout où le regard se porte, le même tableau s’impose à nous : crise, instabilité et chaos. Les charniers d’enfants autochtones, les vagues de chaleur record causées par le changement climatique, la police brutalisant les campements de sans-abri, les coupes dans les soins de santé en pleine pandémie, l’accumulation de dettes sans précédent dans les bilans des gouvernements, la croissance de l’extrême droite et des théories du complot. Ce sont les symptômes d’une société en crise sur tous les plans : économique, social et politique. En effet, le système capitaliste, tant chez nous qu’à l’étranger, est entré dans la crise la plus profonde de son histoire. Chaque jour qui passe apporte de nouvelles preuves de l’impasse totale du statu quo.

Le déclin du capitalisme

La crise actuelle est d’autant plus cruelle qu’elle succède à la « décennie perdue » issue de la crise de 2008. La Grande Récession a entraîné des coupes sauvages dans les services publics, la stagnation voire la chute des salaires réels des travailleurs et, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une génération de jeunes plus pauvres que leurs parents.

La lente accumulation de la misère et des inégalités des années 2010 s’est maintenant transformée en une catastrophe explosive et imprévisible avec la pandémie de COVID-19. Les systèmes de santé publics, déjà affaiblis par des décennies d’austérité, sont désormais à un point de rupture. Les travailleurs essentiels comme les infirmières, célébrées comme des « héros » par les politiciens qui ont bâclé la réponse à la pandémie, subissent des conditions de travail épouvantables et une érosion de leurs conditions de vie.

Les travailleurs racisés, les femmes et les jeunes, qui avaient déjà du mal à garder la tête hors de l’eau, ont été les plus touchés par les pertes d’emploi et les réductions de salaire. La récente augmentation du coût des denrées alimentaires et du logement ne fait qu’aggraver ces difficultés. Et alors que le reste d’entre nous se voit refuser tout ce qui rend la vie à moitié vivable, les patrons et les milliardaires canadiens ont vu leur richesse monter en flèche.

Les jeunes ont été l’une des couches de la population les plus durement touchées. Le taux de chômage des jeunes, déjà plus élevé que celui du reste de la population, a augmenté de façon vertigineuse pendant la pandémie. Pour de nombreux étudiants postsecondaires, dont les moyens financiers étaient déjà limités, cela signifie que les nécessités quotidiennes deviennent de plus en plus inabordables. Cependant, au lieu de leur prêter main forte, les universités augmentent les frais de scolarité. Et ce, malgré le fait que les étudiants ont passé une année entière de cours par Zoom, sans avoir accès aux installations et services habituels.

Si cela n’était pas assez, nous assistons à une dégradation accélérée de l’environnement. Cette année, l’Amérique du Nord a été frappée par une vague de chaleur sans précédent qui aurait été presque impossible sans les changements climatiques. Cela a non seulement entraîné des incendies de forêt massifs, dont l’un a réduit la ville de Lytton en cendres, mais la chaleur a également entraîné plusieurs centaines de décès en Colombie-Britannique. La surmortalité a touché les couches les plus vulnérables de la population, en particulier les personnes âgées qui vivent dans des quartiers ouvriers et dans des maisons de soins aux installations inadéquates.

Cette vague de chaleur et ses effets préfigurent ce qui nous attend si nous ne parvenons pas à vaincre le système capitaliste. Cependant, au lieu de réorganiser la production pour construire une infrastructure énergétique durable et créer de bons emplois dans le processus, les dirigeants canadiens de l’industrie des combustibles fossiles et leur État sont engagés dans des efforts pour faire passer encore plus de pipelines à travers les terres autochtones non cédées. Et quand les peuples autochtones tentent de résister à la construction de pipelines qui empoisonnent leurs terres, l’État canadien envoie ses hommes de mains de la GRC pour les dégager par la force.

Enfin, s’il est une chose qui illustre l’ampleur des crimes commis par le système capitaliste, c’est bien la découverte de multiples fosses communes d’enfants autochtones sur les terrains d’anciens pensionnats. 

Cette découverte a provoqué un déferlement de colère et de chagrin, particulièrement chez les communautés autochtones. Mais elle a aussi entraîné un changement profond des attitudes dans le reste de la population à l’égard de la lutte des Autochtones au Canada. Alors qu’il y a quelques années, une grande partie de la population canadienne était indifférente, voire hostile, aux problèmes touchant les Autochtones, aujourd’hui, l’écrasante majorité des gens, et en particulier les jeunes, sont de plus en plus conscients de leur oppression historique et continue. 

Nous avons ainsi assisté à de magnifiques manifestations de solidarité rassemblant des milliers de personnes dans toutes les grandes villes. Nous avons aussi assisté à un effort organique de solidarité de classe de la part de travailleurs de tous les horizons dans des endroits comme la Terre de Baffin. Ce genre de solidarité entre les travailleurs et les personnes opprimées indique la voie à suivre. Elle montre aussi que la lutte des classes ne fait que commencer au Canada. Les nombreux exemples d’éveil de cette lutte à travers le monde nous montrent ce qui nous attend ici.

Une révolution mondiale en ébullition

Avant même la pandémie, le Chili a été secoué par un véritable soulèvement de masse insurrectionnel en 2019. Les masses chiliennes sont descendues dans les rues par millions pour porter un coup dur au régime détesté de Piñera. En Colombie, un pays qui pendant des décennies était considéré comme un bastion de la réaction en Amérique latine, nous avons assisté à un mouvement de grève national qui a magnifiquement démontré l’initiative et la créativité inhérentes à la classe ouvrière. Au Pérou, l’élection populaire d’un enseignant et syndicaliste, Pedro Castillo, a représenté un revers important contre la domination exercée depuis des décennies par la famille Fujimori, archi-réactionnaire, et ses acolytes.

À l’autre bout du monde, en Russie, nous observons une situation similaire où des dizaines de milliers de personnes expriment leur mécontentement face à la répression musclée de l’État. Ce soulèvement est d’autant plus significatif qu’il intervient juste après un mouvement de masse en Biélorussie voisine. 

Aux États-Unis, dans le ventre de la bête de l’impérialisme mondial, les travailleurs et les jeunes ont aussi tenu tête aux forces policières. Le magnifique mouvement de masse qui a suivi le meurtre de George Floyd a représenté un tournant historique. On estime qu’à son apogée, ce mouvement a mobilisé encore plus de gens que le Mouvement pour les droits civiques des années 1960. Nous avons assisté à l’émergence spontanée de comités d’autodéfense de quartier dans des villes comme Minneapolis et Seattle, ainsi qu’à d’innombrables exemples d’actions de solidarité menées par des syndicats et des syndicalistes individuels. La situation aux États-Unis constitue à elle seule une preuve indéniable de la puissance de la classe ouvrière.

Les événements à travers le monde démontrent que la classe ouvrière peut et va se battre contre les capitalistes et leur État. Les luttes en cours dans le reste du monde ne présentent pas une image exacte de notre propre avenir, mais elles nous offrent un aperçu de ce à quoi nous pouvons nous attendre dans les années à venir. Plus tôt qu’on ne le pense, les mêmes luttes qui se déroulent dans les rues du Chili et des États-Unis se dérouleront dans les rues ici.

Luttons pour une révolution!

Alors que le capitalisme offre un monde cruel et inhospitalier où les gens sont aliénés les uns des autres et d’eux-mêmes, nous offrons la solidarité et une cause pour laquelle il vaut la peine de se battre. Aujourd’hui, alors que le capitalisme titube d’une crise à l’autre, c’est non seulement notre droit, mais notre devoir à tous de faire de ce combat le nôtre et de nous joindre en solidarité avec les travailleurs et les groupes opprimés pour lutter pour un monde meilleur, un monde socialiste.

Pour se libérer de ce système pourri et oppressif, les travailleurs doivent prendre contrôle des secteurs clés de l’économie et s’occuper démocratiquement de la gestion de la société. Ce n’est qu’avec la transformation socialiste de la société que nous pourrons utiliser les énormes richesses qui existent dans la société pour assurer des moyens de subsistance décents et une véritable égalité pour tous.

Dans ce contexte de crise historique du capitalisme, La Riposte socialiste se prépare aux événements révolutionnaires à venir et s’organise pour pouvoir offrir une solution socialiste au cauchemar du capitalisme. Nos effectifs et notre détermination ne font que grandir! Rejoignez-nous pour hisser le drapeau rouge de la révolution!