Congrès 2025 du PCR : Bâtir le parti de l’avenir

Alors que tout le reste de la gauche perd la tête et se morfond devant les événements dramatiques que provoque la crise du capitalisme, nous, communistes, avançons résolument.

  • La rédaction
  • jeu. 22 mai 2025
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Deuxième congrès annuel du Parti communiste révolutionnaire.

Alors que tout le reste de la gauche perd la tête et se morfond devant les événements dramatiques que provoque la crise du capitalisme, nous, communistes, avançons résolument. Nous nous préparons, de manière méthodique mais habités d’un sentiment d’urgence, aux événements révolutionnaires qui vont inévitablement survenir. 

Voilà comment on pourrait résumer les discussions lors du deuxième congrès annuel du Parti communiste révolutionnaire (PCR), qui s’est déroulé à Toronto lors du long weekend du 17 au 19 mai. 

Ces discussions visaient à armer les quelques 379 participants, dont une centaine de délégués représentant autant de cellules du parti à travers le pays, d’une compréhension commune des bouleversements majeurs que traverse le monde, ainsi qu’à orienter notre travail dans l’année à venir.

Nous sommes entrés dans une époque de guerres, de guerres commerciales, de mouvements de masse et de tremblements de terre politiques. C’est ce dont il a été question lors de la discussion sur les perspectives mondiales, lancée par Fred Weston, du secrétariat international de l’Internationale communiste révolutionnaire.

Fred Weston, du secrétariat international de l’Internationale communiste révolutionnaire.

Comme il l’a expliqué, l’élection de Donald Trump est venue accélérer gravement la crise du capitalisme, cristallisant des processus qui existaient sous la surface. 

Alors que l’économie mondiale s’enfonce dans une instabilité et un marasme prolongés, les conflits entre les puissances impérialistes, particulièrement la Chine et les États-Unis, se font de plus en plus acerbes.

Pendant ce temps, l’incapacité de la classe dirigeante capitaliste à offrir des conditions de vie décentes aux masses nourrit une colère bouillonnante contre l’establishment libéral et ses institutions, notamment le parlement, les tribunaux et la police. 

Mais les partis « de gauche » sont totalement incapables de profiter de cette colère. Ils ont abandonné toute prétention de lutter contre le système capitaliste, et sont associés avec raison au statu quo libéral détesté. Voilà ce qui explique que les démagogues de droite prétendument « anti-système » comme Trump, et comme Le Pen en France et Farage au Royaume-Uni, gagnent en popularité – et non une soi-disant tentation fasciste chez les masses.

Le Canada n’est pas en reste dans ce processus et ces bouleversements politiques. C’est ce qu’a expliqué Joel Bergman, du comité exécutif du PCR, qui a introduit la discussion sur les perspectives canadiennes.

Joel Bergman, du comité exécutif du PCR.

L’élection de Trump est même venue redonner une deuxième vie au Parti libéral, portant le banquier Mark Carney – l’incarnation même de l’establishment détesté – au pouvoir. Même si le populiste de droite Poilievre n’a pas réussi à déloger les libéraux, la colère ambiante responsable de la popularité de Poilievre est loin d’être disparue. 

Quant à la « gauche », censée être représentée par le NPD et Québec solidaire, elle est incapable de capturer l’humeur révoltée, s’accrochant aux jupons de l’establishment libéral et des institutions détestées du statu quo capitaliste. Le NPD a été balayé aux élections et réduit à quelques sièges.

Mais Carney prend le pouvoir dans une situation impossible. À la tête d’un gouvernement minoritaire, aux prises avec une crise de la productivité, une crise du logement, une dette publique énorme, Carney est coincé entre l’arbre et l’écorce.

Il est arrivé au pouvoir en promettant à ses souteneurs dans les banques et conseils d’administration qu’il allait rétablir les finances publiques. Cela se fera en reportant le fardeau de la crise sur les épaules des travailleurs. Pendant ce temps, la guerre commerciale avec les États-Unis pousse des entreprises à déplacer leurs opérations au sud de la frontière ou à faire des mises à pied. Quoi que Carney fasse, l’image du Canada, terre tranquille et ennuyante, en prendra un coup dans les années qui viennent. 

Tout cela prépare le terrain pour une transformation accélérée de la conscience des masses. 

Comme l’ont souligné plusieurs participants, un pays après l’autre – Serbie, Grèce, Liban, Kenya, France, Kazakhstan, Sri Lanka, Myanmar, Bangladesh, Chili, Colombie, etc. – a été secoué par un mouvement de masse insurrectionnel au cours des 15 dernières années. Tôt ou tard, le Canada rejoindra ce club des pays plongés dans une instabilité prolongée. 

Mais dans tous ces pays, ces mouvements populaires ont échoué à changer sérieusement la situation. En l’absence d’un parti révolutionnaire de masse doté d’un programme socialiste clair, capable de guider ces mouvements à la victoire, ils ont tous fini en queue de poisson.

Le constat est clair : le champ est totalement vide à gauche. C’est armé de ces perspectives que le congrès du PCR a discuté de l’urgence de bâtir un tel parti, et de comment y arriver. 

Comme l’a expliqué Julien Arseneau du comité exécutif du PCR lors de la séance sur la construction du parti, nous devons travailler de façon méthodique, sans perdre la tête.

Julien Arseneau, du comité exécutif du PCR.

Nos forces grandissent, ce qui nous a par exemple permis de mener la campagne pour une grève étudiante pour la Palestine l’automne dernier. Nous avons aussi fait de grandes avancées dans la consolidation et la professionnalisation de nos forces depuis le dernier congrès. Nous avons étendu notre présence à travers le pays. Et nous avons professionnalisé le journal, les finances, l’équipe technique et la maison d’édition.

Il s’agit de grandes conquêtes. Il nous reste toutefois beaucoup de travail à faire. Nous n’en sommes qu’au tout début. Notre tâche est de recruter les travailleurs et les étudiants les plus sérieux, les gagner au communisme, les éduquer aux idées marxistes et aux méthodes et traditions du bolchevisme, et les envoyer gagner d’autres gens au communisme. 

Pour y arriver, tel que discuté lors de la séance sur « Comment sont formés les marxistes », l’éducation politique et théorique doit être placée au centre de notre travail. C’est ainsi seulement que nous pourrons former les futurs cadres, les futurs officiers de la révolution.

Cette leçon a bien été retenue par tous les participants, comme en témoignent les chiffres sur les ventes de livres au cours du weekend, qui sont passées de 13 000 dollars l’an dernier à 20 000 dollars cette année.

20 000 dollars de livres ont été vendus lors du congrès.

Alors que le reste de la gauche révolutionnaire panique devant ce qu’elle s’imagine être un virage réactionnaire et dépense toutes ses énergies dans des aventures court-termistes, l’humeur du congrès a ainsi été un « enthousiasme sobre ». Les participants sont sortis du congrès habités d’une détermination de fer à bâtir le parti qui mènera la classe ouvrière au pouvoir. 

Confirmant que tout cela n’est pas que des paroles en l’air, les camarades ont mené une séance de levée de fonds le samedi soir qui nous a permis de surpasser notre objectif financier de 450 000 dollars en dons uniques pour l’année 2025.

Plus que jamais, la banqueroute totale du système capitaliste est visible pour quiconque ouvre les yeux. Mais ce système pourri ne tombera pas de lui-même. Il faut faire l’effort conscient de forger l’épée qui lui donnera le coup de grâce. Le PCR a entrepris ce travail. Nous en appelons à tous les travailleurs et les jeunes prêts à dévouer leur vie à ces efforts cruciaux : rejoignez-nous.

Les participants sont sortis du congrès habités d’une détermination de fer à bâtir le parti qui mènera la classe ouvrière au pouvoir.