Demandez à vos amis serveurs s’ils savent où va le « pourboire collectif »

Un serveur dénonce un système de pourboires truqué qui oblige les employés à financer le patron et la direction, au point où une collègue a fini par payer de sa poche après avoir servi une fête privée du propriétaire.
  • Keely A., Calgary
  • ven. 14 nov. 2025
Partager

L’un de mes emplois est celui de serveur, dans lequel mes collègues et moi avons le plaisir particulier de noter nos statistiques d’exploitation à la fin de notre service, pour nos bordereaux de caisse.

L’autre soir, c’était la « fête du neuvième anniversaire du restaurant », qui s’est avérée être une fête privée pour le propriétaire et ses « amis ». Ernie, le propriétaire, a dépensé plus de 3000 dollars en alcool et en nourriture « aux frais de la maison ». Lui et son groupe n’ont donné aucun pourboire ni à moi ni au barman qui les servions, alors que les pourboires sont toujours inclus automatiquement pour les grandes fêtes. Grâce aux quelques autres personnes présentes, la serveuse a reçu 80 dollars de pourboires à la fin de la soirée, dont elle a ensuite dû prélever 7% du CHIFFRE D’AFFAIRES NET pour le « pourboire collectif », ce qui représente plus de 80 dollars, qu’elle a donc payés de sa poche. Grâce à nos collègues, je sais que deux de ces sept pour cent vont directement à Ernie, et que la majeure partie du reste sert à payer les salaires des gérants, le personnel de cuisine recevant un maigre pourboire d’environ un dollar par heure, et les hôtes, les nettoyeurs et le personnel d’exposition ne recevant aucun pourboire. Elle a en fait dû payer Ernie pour être sa servante personnelle pendant la soirée, et à voir leurs manières, on aurait dit l’anniversaire d’un enfant de neuf ans.

Ai-je mentionné que les deux gérants présents ce soir-là ont déclaré qu’Ernie essayait de leur faire « réduire les coûts de main-d’œuvre » et ont laissé entendre que l’entreprise était profondément endettée? Je connais le chiffre d’affaires que nous lui rapportons chaque soir, et je dois dire qu’il devrait envisager d’embaucher un autre enfant de neuf ans pour tenir la comptabilité.