Kenya : Ruto recule devant la mobilisation des masses

Dans une nouvelle déclaration le 26 juin, le président kényan William Ruto a annoncé qu’il ne signerait finalement pas la loi de finances 2024, dont l’adoption par le parlement a provoqué une insurrection. 24 heures après avoir traité les manifestants de « criminels » et avoir menacé de mobiliser l’armée, Ruto a été contraint de reculer face aux masses.

  • D'après Josh Holroyd
  • jeu. 27 juin 2024
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Dans une nouvelle déclaration le 26 juin, le président kényan William Ruto a annoncé qu’il ne signerait finalement pas la loi de finances 2024, dont l’adoption par le parlement a provoqué une insurrection. 24 heures après avoir traité les manifestants de « criminels » et avoir menacé de mobiliser l’armée, Ruto a été contraint de reculer face aux masses.

Ce virage brusque du pouvoir est une démonstration de la puissance des masses, qui ont déferlé dans les rues de tout le pays malgré une répression meurtrière et placé le régime dos au mur. Incapable d’écraser le mouvement, Ruto tente de désarmer le mouvement par des promesses creuses. Il espère qu’en renvoyant la loi devant le Parlement, il pourra gagner du temps en attendant que le mouvement s’essouffle. Il pourrait alors déchaîner une nouvelle vague de répression et l’achever définitivement.

Mais cette manœuvre cynique a été accueillie avec défiance par les masses. Dès la fin de l’allocution de Ruto, les réseaux sociaux étaient envahis de messages dénonçant son hypocrisie et ses mensonges. De nombreux messages soulignaient aussi que la mobilisation avait dépassé la seule question de la loi de finances. La violence de la répression – qui a causé au moins 23 morts – est maintenant au centre de l’attention.

Par ailleurs, même si la loi de finances était réellement retirée et que Ruto démissionnait, il ne s’agirait que d’une victoire en trompe-l’œil. Tant que le Kenya restera dirigé par la classe capitaliste et dominé par les institutions impérialistes, comme le FMI ou la Banque mondiale, ses énormes dettes seront payées par les masses pauvres, soit par de nouvelles taxes, soit par des coupes massives dans les services publics et les aides sociales. Les gouvernements bourgeois préféreront toujours saigner les travailleurs, la jeunesse et les pauvres plutôt que de couper dans les profits des banques et des entreprises capitalistes.

La seule solution pour arracher le Kenya à cette crise est de mettre au pouvoir un gouvernement révolutionnaire qui répudierait la dette impérialiste, exproprierait les grandes entreprises et le capital étranger, et planifierait démocratiquement l’économie pour satisfaire les besoins de toute la population.

Continuer la révolution

L’État bourgeois a été obligé de reculer temporairement. Le mouvement révolutionnaire doit saisir cette occasion pour avancer!

L’appel à une mobilisation de masse le 27 juin pour paralyser Nairobi – la « marche du million » – est parfaitement correct. Les événements de ces derniers jours ont montré clairement que les masses peuvent renverser le gouvernement et balayer tout l’édifice pourri du capitalisme kényan, si elles sont mobilisées et organisées pour le faire. Les travailleurs, les jeunes et les pauvres du Kenya doivent recevoir le soutien de tous les communistes du monde.

À bas Ruto!

À bas le capitalisme!