Mercredi soir a eu lieu l’événement de lancement de la campagne « Pour un Québec solidaire, luttons pour le socialisme ». Cette campagne, organisée par le Collectif Tendance marxiste internationale de Québec solidaire, vise à ramener le parti à ses racines anticapitalistes et à y défendre les idées socialistes. 

L’événement, organisé en formule hybride – en personne à l’UdeM et sur Zoom – a réuni une soixantaine de militants socialistes, démontrant l’appétit pour les idées révolutionnaires au sein du parti. 

La discussion a été introduite par Hélène Bissonnette, membre du collectif TMI. Comme elle l’a expliqué, la nécessité de défendre les idées socialistes dans le parti se fait de plus en plus sentir. 

La société capitaliste pourrit à vue d’œil. Les crises s’accumulent : crise économique, écologique, sanitaire. Le capitalisme est un échec, et les gens cherchent des solutions radicales. Les idées socialistes gagnent en popularité. 

Dans ce contexte, les solutions radicales, anticapitalistes qui se trouvent toujours dans le programme du parti, pourraient le propulser à l’avant-scène.

Pourtant, dans les dernières années, plutôt que de faire écho à cette radicalisation, la direction du parti a modéré son discours et s’est éloignée de ses racines anticapitalistes.

Les élections de 2022 approchent, et QS pourrait devenir un pôle d’attraction pour de nombreux jeunes et travailleurs qui veulent rompre avec le statu quo. Il n’est pas si farfelu de penser qu’il pourrait prendre le pouvoir.

Comme Hélène l’a expliqué, le danger serait que le parti prenne le pouvoir sans être prêt à dépasser le capitalisme. Comme c’est arrivé à d’autres partis de gauche auparavant, les limites du capitalisme forceraient inévitablement Québec solidaire à capituler et abandonner ses réformes. C’est ce qui est arrivé notamment au parti de gauche radicale Syriza en Grèce, lorsqu’il a pris le pouvoir en 2015. Si QS veut appliquer son programme, le parti doit être prêt à empiéter sur la propriété privée des riches patrons.

Elle a donc appelé les socialistes dans le parti à s’unir pour ramener le parti à ses racines.

Cet appel a résonné auprès des participants, comme on a pu le constater dans la discussion qui a suivi. Nombreux sont ceux qui ont souligné que QS se doit d’être le parti non seulement des urnes, mais aussi de la rue – et le parti des lignes de piquetage, comme l’a souligné Vincent R. Beaudoin, du Collectif TMI dans QS Viau.

La discussion a permis de faire ressortir la nécessité de l’action. Dans les mots du militant Fehr Marouf, « en tant que membres de QS, il faut être dans la rue, dans les manifs, sur les lignes de piquetage, dans toutes les luttes. » La question sur les lèvres de beaucoup de gens était : « Qu’est-ce qu’on peut faire? »

La prochaine lutte importante dans le parti aura lieu lors du congrès des 19, 20 et 21 novembre prochains. Le Collectif TMI a proposé certains amendements (voir plus bas) dans les instances du parti, qui visent à ce que le parti s’engage à implanter des mesures socialistes une fois au pouvoir, notamment la nationalisation des grands pollueurs et des entreprises qui refusent de se soumettre aux mesures fiscales du parti. 

Il nous faudra un maximum d’appuis possibles chez les délégués pour faire adopter ces amendements au congrès. Nous invitons donc tous les socialistes du parti, et tous les membres qui sont d’accord avec ces mesures, à les défendre dans les instances du parti, et à se faire élire comme délégués lors du congrès à venir.  

La campagne ne fait que commencer. Nous invitons tous les militants et militantes du parti qui souhaitent défendre un programme socialiste dans QS à se joindre à nous. En particulier, nous souhaitons organiser une prochaine rencontre dans les semaines qui viennent. Pour participer, contactez-nous au collectif.tendance-marxiste@quebecsolidaire.net, ou sur la page Facebook de la campagne.

Mais comme l’a souligné Hélène, avant d’agir, il faut savoir pour quoi nous luttons. L’action politique est indissociable des idées. Comme disait Lénine, sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. Une campagne pour le socialisme doit commencer par une compréhension ferme des idées socialistes.

Pour en savoir plus sur nos idées, vous êtes invités à lire le manifeste de la campagne.

Pour un Québec solidaire, luttons pour le socialisme!


Trois propositions d’amendement à la plate-forme électorale en vue du congrès de novembre 2021 :

Proposition 1. Lutter contre la crise climatique et respecter les limites écologiques du territoire et de la planète

Proposition de remplacer l’engagement 1.1 par l’engagement suivant :

1.1 Pour lutter contre les changements climatiques, Québec solidaire s’engage à nationaliser les grandes entreprises polluantes. En prenant le contrôle de celles-ci, nous pourrons implanter un véritable plan démocratique de transition économique sans avoir à se soumettre à l’impératif du profit.

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Proposition originale :

1.1 Pour lutter contre les changements climatiques, Québec solidaire s’engage à adopter une Loi sur le climat pour réduire d’au moins 45 % les gaz à effet de serre par rapport au niveau de 1990, d’ici 2030, en vue d’atteindre la carboneutralité au plus tard en 2050. Nous mettrons en place des mesures d’écofiscalité visant à faire payer aux grands pollueurs la réparation des dommages causés par leurs activités économiques. Nous instaurerons un ”Budget carbone” afin de fixer des cibles annuelles et sectorielles de réduction en plus de définir des objectifs menant à la conception de plans de transition régionaux. Toutes nouvelles initiatives gouvernementales seraient alors soumises à une analyse d’impact sur le climat et sur les populations les plus touchées. 

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Proposition 4. Assurer une meilleure répartition de la richesse et la mettre au service du bien commun

Proposition d’amender l’engagement 4.4 comme suit :

4.4 Pour garantir que les fonds publics servent l’ensemble de la population, Québec solidaire s’engage à mettre fin à l’aide financière publique sans condition aux grandes entreprises.

Proposition d’ajouter un engagement 4.6 :

4.6 En cas de fermeture ou de délocalisation de la production des entreprises qui n’accepteraient pas de se soumettre aux mesures fiscales d’un gouvernement solidaire, Québec solidaire procédera à la nationalisation de ces entreprises sans aucune compensation, et les placera sous le contrôle direct et démocratique des travailleuses et travailleurs.