Le 28 avril dernier, de 2000 à 3000 personnes se sont réunies au Parc olympique de Montréal en milieu de journée afin de réclamer notamment une hausse du salaire minimum à 15$/h et de meilleures conditions de travail, dans le cadre des festivités du Premier mai. Sous le thème « Prendre le parti des travailleurs et travailleuses », les manifestants ont marché jusqu’au Parc des Faubourgs, où des discours de la part des dirigeants syndicaux ont eu lieu. Malgré la pluie qu’on avait annoncée pour ce samedi, la marche s’est finalement déroulée sous le soleil et la foule était énergique. La Riposte socialiste avait mobilisé un contingent important afin de propager les idées du socialisme au sein du mouvement ouvrier.Nous pouvions lire sur notre bannière : « Le capitalisme c’est l’austérité : pouvoir aux travailleurs! » Des photos de notre contingent ont été publié sur les sites Web du Journal de Montréal et du Soleil.

La date du 28 avril avait été choisie pour faciliter la présence de travailleurs et travailleuses venus de partout au Québec, puisque la journée du 1er mai, Fête internationale des travailleurs, était un mardi cette année. De nombreux contingents étaient présents : selon la FTQ, plus d’une vingtaine de syndicats et d’organisations politiques variées ont répondu à l’appel. La marche a entre autres rassemblé des travailleurs de la construction, des enseignants, des infirmières, et d’autres travailleurs du secteur public. Notons aussi la présence de plusieurs dizaines de travailleurs de l’aluminerie ABI de Bécancour, du syndicat des Métallos. Ils sont actuellement en lock-out depuis le début de l’année et luttent pour retrouver leurs emplois et contre les concessions demandées par les patrons. Il y avait également des travailleurs du port de Montréal, chez Viterra, qui vivent également un lock-out depuis janvier. Ils continuent la lutte après que leur employeur leur ait proposé une offre tout à fait inacceptable, qui fut rejetée à 99% par les employés.

Les manifestants se sont réunis pour protester contre les nombreuses attaques que subit présentement la classe ouvrière, notamment les incessantes coupes dans les services publics faites au nom de l’austérité. C’est ainsi que l’une des demandes de la marche était le réinvestissement dans les programmes sociaux et la mise en place de mesures concrètes pour mettre fin aux surcharges de travail. Dans cette période de crise du capitalisme, les services publics sont mis en péril non seulement par les coupes gouvernementales, mais également par les conditions de travail désastreuses de nombreux employés du secteur public. Une autre revendication importante était la hausse du salaire minimum à 15$/h, ce qui permettrait à des milliers de travailleurs québécois de sortir de la précarité dans laquelle ils sont présentement maintenus malgré leur travail acharné. Les manifestants demandaient également la lutte contre les paradis fiscaux, la conciliation travail-famille-étude et une transition juste vers une économie verte.

Malgré l’importance de l’ensemble de ces revendications, et la présence énergique des manifestants, nous devons noter la difficulté que rencontrent actuellement les grandes centrales syndicales à mobiliser leurs membres. Dans le passé, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui se rassemblaient pour revendiquer de meilleures conditions de travail dans le cadre du 1er mai. Présentement, les leaders syndicaux ne représentent pas une menace pour l’establishment en place. La classe ouvrière ne peut se satisfaire de demi-mesures et mérite des représentants syndicaux audacieux. C’est dans cette optique que la Riposte socialiste milite pour une direction syndicale plus combative. Par ailleurs, afin de défendre les méthodes de la lutte des classes et les idées socialistes dans le mouvement ouvrier, nous venons tout juste de lancer la Riposte syndicale, dont le lancement a eu lieu le 2 mai dernier à Montréal.

Avec la montée de la CAQ, il serait temps que le mouvement syndical sonne l’alarme. Ce parti met de l’avant un programme vicieusement antisyndical sous couvert de « modernisation », et promet de s’attaquer à tous les gains réalisés par la classe ouvrière depuis la Révolution tranquille. Pourtant, les grands syndicats n’ont pas présenté de plan concret afin de défendre les travailleurs face à ces attaques dangereuses. Au contraire, jusqu’à maintenant, la campagne pour le 15$/h a plutôt consisté en quelques paroles vides lancées sans conviction après une manifestation comme celle-ci. En vue des élections de cette année, la FTQ se contente de poser des revendications ne s’adressant à personne en particulier. La montée de la CAQ s’explique donc entre autres par l’incapacité de la direction du mouvement ouvrier à canaliser la colère des travailleurs dans un mouvement de masse contre ce parti et les autres partis bourgeois.

La Riposte socialiste avait mobilisé ses membres et sympathisants pour cette marche afin de propager les idées révolutionnaires auprès des travailleurs, et défendre la nécessité de faire revivre les traditions combatives de notre classe. Nous pensons que seul un mouvement de masse de la classe ouvrière peut mettre fin aux assauts répétés de la classe patronale, qu’il s’agisse du lock-out à Bécancour ou des mises à pied de l’IOC à Sept-Îles, pour ne donner que quelques exemples.

Le mouvement ouvrier québécois possède une histoire militante extrêmement riche et possède aujourd’hui des syndicats puissants dotés de ressources considérables. Avec une direction plus audacieuse, il pourrait accomplir des pas de géant dans la lutte pour les intérêts de la classe ouvrière. Le capitalisme et ses chiens de garde à l’Assemblée nationale, qu’il s’agisse de députés caquistes, libéraux ou péquistes, ne tiendraient jamais face à la solidarité de centaines de milliers de travailleurs unis dans un mouvement de masse combatif et socialiste.

Voir les photos de notre contingent ici :