Élections en Ontario : pourquoi Doug Ford a gagné, et comment le combattre

Cet article a été publié en anglais sur le site de Fightback (www.marxist.ca) le 8 juin dernier. Les conservateurs de Doug Ford viennent de gagner les élections en Ontario. Il s’agit d’une victoire de la réaction populiste de droite dans la plus grande province du Canada. Ce résultat représente également une polarisation de classe et […]

  • Alex Grant
  • ven. 15 juin 2018
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Cet article a été publié en anglais sur le site de Fightback (www.marxist.ca) le 8 juin dernier.


Les conservateurs de Doug Ford viennent de gagner les élections en Ontario. Il s’agit d’une victoire de la réaction populiste de droite dans la plus grande province du Canada. Ce résultat représente également une polarisation de classe et l’effondrement du « centre ». Les libéraux de Kathleen Wynne ont été démolis et ont perdu le statut de parti officiel. Sur la gauche, le Nouveau Parti démocratique, qui s’est historiquement appuyé sur les syndicats, a obtenu le deuxième plus haut score de son histoire. Une période d’intense lutte des classes s’ouvre et il n’y a pas de place pour la complaisance.

Résultats                      Pourcentage du vote        Sièges

Conservateurs                40% (+9)                                   76 (+48)

NPD                                 34% (+10)                                 40 (+19)

Libéraux                          19% (-19)                                   7 (-51)

Verts                                 5% (+0)                                     1 (+1)

Doug Ford, le frère de feu Rob Ford, le tristement célèbre « maire fumeur de crack » de Toronto, l’a emporté avec un programme malhonnête et manipulateur de coupures et d’austérité, sur lesquelles il a toutefois refusé de donner des précisions. Des mesures populistes comme la bière à 1$ ont été entrecoupées de promesses de trouver 6 milliards de dollars en « économies » – une expression bien connue signifiant des coupures. Malgré cela, Ford a promis, de manière incroyable, que personne n’allait perdre son emploi! Il ne tiendra évidemment pas parole.

Les conservateurs ont refusé de dévoiler une plateforme entièrement chiffrée, nous ne savons donc pas ce que sera le résultat final. Mais là n’est pas la question. Les gens n’ont pas voté pour Ford parce qu’ils voulaient une solution de rechange mûrement réfléchie aux 15 années d’élitisme et d’incompétence des libéraux. Ils ont voté pour Ford pour des raisons semblables à ce qui a poussé les gens à voter pour Trump : afin de rompre décisivement avec le statu quo et l’establishment du centre-ville de Toronto qui domine nos vies. Au lieu de cela, ils auront un gouvernement vicieux qui entrera en guerre de classe et attaquera les travailleurs et les pauvres, et sapera les services sociaux dont les gens ont besoin.

La corruption libérale

Les libéraux étaient sur le respirateur artificiel depuis plusieurs années. Depuis leur élection en 2003, ils ont accumulé les scandales. Ils ont gaspillé des centaines de millions de dollars lors du scandale de la raffinerie de gaz, lors duquel des agents du Parti libéral ont effacé des disques durs gouvernementaux dans le but de détruire des données compromettantes. Ils ont tout de même survécu aux élections de 2014 en diabolisant les conservateurs, qui avaient annoncé leur intention de mettre 100 000 travailleurs à pied, tout en se rapprochant du NPD, donnant ainsi la fausse impression d’osciller vers la gauche.

Avec le recul, nous pouvons affirmer que la goutte qui a fait déborder le vase aura été la hausse des tarifs de l’électricité entre 2015 et 2016. Les tarifs ont augmenté à un ratio 250% supérieur à la moyenne nationale après que le gouvernement fédéral a brisé sa promesse en privatisant partiellement Hydro One. Les Torontois payaient alors deux fois plus cher que les autres Canadiens. Ce choc de prix, combiné à la disparition progressive des emplois de qualité dans le secteur manufacturier ainsi qu’à l’augmentation des inégalités sociales, a scellé le destin des Libéraux.

Après cette débâcle, ils ont eu recours à une version plus radicale de leur stratégie habituelle qui consiste à voler les politiques du NPD. Wynne a annoncé une augmentation du salaire minimum à 14$, avec la promesse d’atteindre 15$ si son parti était réélu. Les libéraux ont aussi promis des garderies gratuites pour les enfants âgés de deux ans et demi à quatre ans. Le parti de prédilection des milliardaires a fait tout en son pouvoir pour donner l’impression que le NPD était sans intérêt. Bien sûr, si ce plan avait réussi, ils auraient rompu toutes ces promesses après les élections. Leur vrai visage a d’ailleurs été révélé quand les néodémocrates ont commencé à monter dans les sondages.

Le NPD avait perdu la confiance de toute une génération après la trahison du gouvernement néo-démocrate de Bob Rae. Élu en plein milieu d’une crise financière, Rae a croulé sous la pression des patrons et abandonné la majeure partie de la plateforme réformiste de son parti. Il a alors imposé des mesures d’austérité dans la fonction publique et a notamment imposé des journées de congé non rémunérées, tristement connues sont le nom de « journées Rae ». Cependant, plutôt que d’apprendre de ses erreurs et d’effectuer un virage vers la gauche, le NPD a continué de pencher vers la droite. Il a respecté la devise des blairistes selon laquelle « une élection se gagne au centre » malgré le fait que les libéraux s’étaient fait élire en prétendant être de gauche. Cela a permis à ces derniers d’écarter les néo-démocrates et d’appeler au « vote stratégique » afin d’éviter une victoire des conservateurs détestés de la majorité. Lors des élections de 2014, Andrea Horwath, la cheffe du NPD, a même proposé des coupures budgétaires s’élevant à 600 millions de dollars!

Les réformes du NPD

Enfin, après avoir essuyé toutes ces défaites, les dirigeants à la tête du NPD ont commencé à comprendre. En s’appuyant à moitié sur les exemples de Sanders et de Corbyn, le NPD a proposé dans sa plate-forme plusieurs réformes, bien qu’elles soient modestes. Parmi les réformes, on retrouvait des programmes de services de garde, de soins dentaires ainsi que d’assurance médicament, en plus de la renationalisation d’Hydro One. Aucun de ces programmes n’aurait été universel, et la renationalisation était un plan de rachat lent et coûteux au prix du marché. Cependant, c’était la première fois depuis les années 1990 que le NPD mettait de l’avant des réformes qui auraient partiellement amélioré la vie des travailleurs.

Le premier débat télévisé a été un tournant majeur pour le NPD. Ford et Wynne s’attaquaient entre eux tandis que Horwath disait qu’on n’avait pas à choisir entre la peste et le choléra. Le NPD offrait des réformes modestes sans la corruption libérale. Dès ce moment-là, les appuis du NPD ont bondi de la mi-vingtaine jusqu’à 40%. Une victoire du NPD était désormais possible.

En réaction, les autres partis se sont ligués contre le NPD. La presse à sensation conservatrice a passé au peigne fin les comptes de médias sociaux des candidats néo-démocrates dans le but de trouver n’importe quel message pouvant être pris hors contexte et déformé. Le groupe Proud Boys, composé de militants d’extrême droite enragés, a adopté un discours à connotation raciste afin de calomnier la proposition du NPD de faire en sorte que les hôpitaux et les écoles n’imposent pas de restriction dans les services aux immigrants et réfugiés sur la base de leur statut. Cependant – et c’est tout à son honneur – le NPD ne s’est pas fait prendre au jeu face à ces attaques. Dans le second débat télévisé, les libéraux ont fait tomber leur façade de gauche en adoptant un discours de droite dans leurs attaques contre le NPD. Wynne a critiqué le parti pour s’être opposé à l’imposition de lois spéciales de retour au travail, en mentionnant en particulier le conflit de travail qui déroule en ce moment à l’Université York. Par la suite, les libéraux en ont rajouté sur ce sujet avec des messages publicitaires dans les médias. Ce débat a été le point culminant de la campagne du NPD, alors que Horwath défendait le droit de grève des travailleurs tout en blâmant (avec raison) le sous-financement par les Libéraux, ce qui est à l’origine de ces conflits.

Lors de la dernière fin de semaine de la campagne, la cheffe libérale Kathleen Wynne a tenu une conférence de presse où elle a concédé la victoire. Mais elle s’est servie de cette occasion pour appeler les anciens électeurs libéraux à élire assez de candidats libéraux pour que le parti au pouvoir soit minoritaire, ce qui permettrait de modérer l’« extrémisme »  des néo-démocrates et des conservateurs. Le but réel de cet appel était d’éviter que les votes contre Ford ne profitent au NPD et 90 % des attaques formulées par les libéraux étaient dirigées contre la gauche. L’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire représente donc la dernière faveur que le Parti libéral a accordée aux patrons de Bay Street.

La trahison du « vote stratégique »

Les attaques de droite de la part des libéraux étaient scandaleuses, mais prévisibles. Mais plus scandaleuse encore est la trahison d’une section des dirigeants syndicaux qui ont maintenu leur soutien envers les libéraux pendant tout ce temps. Ils justifiaient cet appui par le concept de « vote stratégique », qui semble toujours signifier un vote pour les libéraux. Des campagnes menées par des gens de gauche telles que Fight for $15 ont aussi scandaleusement gardé le silence sur la nécessité de rejeter les briseurs de grève que sont les libéraux. Ils ont même refusé de s’opposer au Parti libéral alors que ce dernier menait une campagne contre le droit de grève. En fait, les bureaucrates syndicaux ont gardé l’espoir d’une victoire des libéraux plus longtemps que Kathleen Wynne et n’ont donné leur appui aux néodémocrates qu’après que cette dernière eut concédé la défaite! Cependant, cela ne s’est produit que moins d’une semaine avant le scrutin, et le mal avait déjà été fait. La tactique erronée du vote stratégique comme moyen de stopper les conservateurs est en partie responsable de la victoire de Ford et des lourdes conséquences que cette dernière aura sur les travailleurs dans les quatre années à venir.

Cependant, la responsabilité ultime de la défaite du NPD dans sa lutte contre les conservateurs repose sur les épaules de la direction même du parti néodémocrate. On retrouve partout dans la société un sentiment palpable d’insatisfaction et de rejet du statu quo. L’éradication des emplois syndiqués, la montée de la pauvreté et du travail précaire au moment où une minorité de banquiers se met des milliards dans les poches ont pour effet d’enrager la population. Doug Ford a exploité cette frustration quand il a annoncé son intention de renvoyer le PDG de Hydro One qui s’était octroyé 6 millions de dollars alors que les tarifs d’électricité atteignaient de nouveaux sommets sous sa présidence. Le programme compliqué et technocratique du NPD ne rejoignait pas la population en colère et ne laissait aucunement entendre que le parti avait l’intention de défier l’establishment.

La seule chose qui aurait permis au NPD de gagner les élections ontariennes et de vaincre le populisme réactionnaire de Ford aurait été la création d’un mouvement de masse contre le statu quo. C’était d’ailleurs entièrement possible, comme nous l’ont montré Bernie Sanders aux États-Unis, Jeremy Corbyn au Royaume-Uni et Jean-Luc Mélenchon en France. Le « centre » libéral avait été rejeté et la population était à la recherche de solutions plus radicales. Si la gauche n’a pas de solution à offrir, c’est vers la droite que les gens vont se tourner. Il est impossible de vaincre la droite anti-establishment avec un discours pro-establishment. C’est là une leçon claire de la lutte entre Trump et Clinton. Le même scénario s’est pourtant répété lors des élections ontariennes.

La plateforme de 2018 du NPD représentait une amélioration par rapport aux élections précédentes, mais elle était à peine plus à gauche que celle des libéraux. L’augmentation des impôts pour les riches et les grandes entreprises était très modeste, laissant les niveaux d’imposition plus bas encore que lorsque les libéraux avaient pris le pouvoir pour la première fois. Toutes les réformes proposées étaient partielles plutôt que d’être universelles et de suivre le modèle du système de santé, qui est gratuit pour tous ceux qui en ont besoin.. 

La plateforme néodémocrate laissait complètement de côté la question des frais de scolarité dans les universités, notamment. Horwath a offert de convertir 4000$ de prêts étudiants en bourses, mais n’a offert aucune garantie que cette mesure ne serait pas annulée par l’augmentation des frais. Sanders et Corbyn avaient tous les deux été en mesure de mobiliser des masses de jeunes derrière la revendication de la gratuité scolaire. En Ontario, la jeunesse est demeurée sympathique envers le NPD, mais est demeurée passive et son taux de participation aux élections a été faible. Le parti n’a simplement pas présenté un programme suffisant pour provoquer l’enthousiasme et la participation chez les jeunes. Ce potentiel non exploité a été révélé lors de simulations d’élections tenues dans différents établissements d’enseignement, dans lesquelles la majorité des étudiants ont voté pour le NPD. 

Ce que Ford offrait de manière incohérente, malhonnête et réactionnaire, c’était la promesse de défier le soi-disant « establishment ». Ceux qui ont voté pour lui savent qu’il n’aura pas peur de faire changer les choses et d’apporter de vrais changements (peu importe à quel point ce changement peut s’avérer contre-productif). Mais que savent réellement les gens à propos du NPD? La dernière fois qu’un gouvernement néodémocrate a été porté au pouvoir, en 1990 avec un programme de réformes modestes, le parti a capitulé devant les patrons et a fini par se retourner contre ses partisans. Lors de cette campagne-ci, lorsque les libéraux et les conservateurs ont attaqué le NPD, l’accusant d’être contre le milieu des affaires, la réaction du parti a simplement été de répliquer que ce n’était pas vrai. Une bonne réponse de la part des néodémocrates aurait plutôt été de rappeler la réaction dégoûtante des patrons de Tim Hortons face à l’augmentation du salaire minimum et d’affirmer que leur parti n’hésiterait pas à se battre pour défendre les droits des travailleurs précaires. Lors de la dernière semaine avant le vote, le NPD n’a même pas été capable de mener une campagne concertée afin de convaincre les sympathisants du Parti vert et du Parti libéral de changer leur vote dans le but de stopper Ford.

D’une certaine façon, le manque de confiance des travailleurs envers le NPD nous montre que la population en générale a une meilleure compréhension de l’État capitaliste que les dirigeants réformistes de la social-démocratie. Les réformistes pensent que l’État est une institution neutre qui peut être chargée de n’importe quel contenu. Ils pensent que la plateforme d’un parti doit être justifiée par des pratiques comptables reconnues. Pour leur part, les travailleurs comprennent que la société de classe dans le monde réel ne fonctionne pas ainsi. La classe dirigeante emploie tous les outils à sa disposition afin de faire dérailler un gouvernement qui lui déplaît. Cela se fait par la pression économique telle que la grève de l’investissement utilisée contre le gouvernement Rae, la propagande réactionnaire dans la presse à sensation ou encore le sabotage des services publics par des fonctionnaires fidèles aux grandes entreprises. Même si la plateforme du NPD avait inclus une série de programmes universels plutôt que des réformes partielles, aucune de ces revendications n’aurait eu de valeur à moins d’être accompagnée d’une dénonciation de la classe dirigeante (le fameux « establishment ») et de la formation d’un mouvement de masse. C’est la leçon que l’on peut tirer du gouvernement de gauche « anti-capitaliste » de Syriza, en Grèce. Ce dernier avait formulé des revendications très bonnes, mais a fini par crouler sous la pression de la classe capitaliste au moment crucial.

Tous contre Ford!

Maintenant que Ford a été élu, tout est potentiellement menacé. Le mouvement syndical doit se remettre de la gueule de bois causée par sa campagne de vote stratégique et organiser une riposte concertée. Il est hors de question que les organisations de masse de la classe ouvrière laissent le règne de la Ford Nation être normalisé.

Ford n’est pas populaire. En fait, il a gaspillé une avance de 20 points lors de la campagne et n’a fait que devenir plus impopulaire à mesure que les gens ont commencé à le connaître. À la fin de la campagne, seulement 25 % des gens avaient une impression favorable de Ford comparé à 54 % ayant une impression défavorable! Moins d’un électeur sur quatre a voté conservateur. Ce que nous avons, c’est un gouvernement de menteurs qui ne mérite aucune lune de miel. Horwath a correctement affirmé que la majorité des Ontariens n’a pas voté pour des coupes et que la voix de ces électeurs doit être entendue. Mais pour y arriver, il faut une opposition de masse organisée contre chaque mesure réactionnaire de Doug Ford. Les conservateurs n’ont pas de mandat pour procéder à des congédiements après avoir promis que personne ne perdrait son emploi.

Il existe beaucoup de parallèles entre le gouvernement Ford et le gouvernement de Mike Harris de la fin des années 90. Les attaques de Harris envers la classe ouvrière avaient provoqué les « Metro Days of Action » et les votes répétés en faveur d’une grève générale dans la Fédération du travail de l’Ontario. Un mouvement de grèves générales de villes entières avait fait chuter la popularité des conservateurs de Harris, mais elles ont éventuellement été annulées par la bureaucratie syndicale, ce qui a permis à Harris de consolider son pouvoir. Le mouvement syndical doit s’unir à toutes les forces représentant les opprimés, les étudiants et les communautés ouvrières afin de construire un mouvement de masse contre le programme de Ford. Mais cette fois, nous devons demander un contrôle démocratique du mouvement partant de la base. Aucune lutte ne peut être annulée sans un vote général des travailleurs. Chaque action doit faire partie d’un programme général d’escalade des moyens de pression jusqu’à ce que le gouvernement soit défait. Ford est en position de faiblesse et peut être arrêté par une lutte décisive.

Un bon point de départ est la grève de l’Université York. Il est fort probable que la première action d’un gouvernement Ford sera de légiférer pour mettre fin à la grève. La meilleure façon de tracer une ligne dans le sable devant Ford serait de voir CUPE 3903 défier cette loi avec l’appui du reste du mouvement ouvrier. Cela lui montrerait que son intimidation dictatoriale ne sera pas tolérée. Le 16 juin prochain, il y a une manifestation prévue devant les bureaux du ministère du Travail appuyée par la Fédération du travail de l’Ontario. Nous devons tous être présents à ce rassemblement en signe de défiance. Les marxistes de Fightback seront là en grand nombre pour revendiquer des tactiques combatives pour le mouvement ouvrier, le contrôle démocratique du mouvement par les travailleurs en partant de la base, et des politiques socialistes comme seule solution de rechange au populisme de droite de Ford.

Nous devons lutter pour un mouvement de masse contre le programme de Ford combiné à un programme socialiste qui peut résoudre les problèmes du capitalisme en crise. À l’échelle mondiale, nous voyons une polarisation de masse : Sanders et Trump, Corbyn et le Brexit, Mélenchon et Le Pen. Nous pouvons maintenant ajouter Doug Ford à cette liste. Mais la victoire temporaire de la droite ne fait que préparer des virages encore plus radicaux vers la gauche. Nous n’avons pas le luxe d’être abattus. Nous laissons les libéraux être découragés; de notre côté, nous serons trop occupés à défendre les travailleurs, les jeunes et les opprimés. Les marxistes seront constamment à l’avant-garde de cette lutte. Joignez-vous à nous pour stopper ce gouvernement de la réaction capitaliste.