Les dirigeants du SCFP 79 sabotent la campagne « Hot Cargo Kills »

Les dirigeants du SCFP 79 ont bloqué la discussion d’une motion soutenant la campagne « Hot Cargo Kills », illustrant comment la bureaucratie syndicale freine la mobilisation des travailleurs contre le génocide à Gaza.
  • Renu B., Toronto
  • mar. 14 oct. 2025
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Je suis membre de la section locale 79 du SCFP. Cette semaine, on m’a empêché de soulever la question de la campagne « Cargaisons meurtrières » (« Hot Cargo Kills ») lors de ma réunion des membres.

La campagne appelle les syndicats à imposer un embargo sur les armes en refusant de manipuler les marchandises destinées à l’armée israélienne.

J’ai partagé ma motion visant à endosser cette campagne avec le président et l’exécutif de la section locale 79 plusieurs semaines avant la réunion des membres.

J’ai demandé que la motion soit communiquée à l’ensemble des membres avant la réunion afin de maximiser le débat démocratique et de permettre un vote éclairé. Mais la présidente de la section locale 79, Nastaran Yadollahi (qui se dit pro-palestinienne), a refusé de la diffuser.

Moins d’une heure avant la réunion, le secrétaire chargé des adhésions m’a appelé pour me dissuader de soulever la question.

On m’a dit que même si la motion était adoptée, « cela ne mènerait à rien ». Que « les congrès de la Fédération du travail de l’Ontario et du Congrès du travail du Canada ne sont là que pour la forme et n’agiraient qu’en cas d’urgence ».

J’ai répondu : le génocide de tout un peuple est une situation d’urgence. On m’a dit que je pouvais soulever la question sous la rubrique « points nouveaux » à la fin de la réunion.

Après trois heures sur Zoom, nous sommes arrivés aux « points nouveaux ». J’ai immédiatement levé la main. Une autre personne a fait de même.

La présidente, Nastaran Yadollahi, qui savait que j’allais soulever la motion, a écarté les « points nouveaux » et est passée à autre chose.

J’ai gardé la main levée et j’ai demandé pourquoi. On m’a simplement répondu « nous sommes passés à autre chose ». Pourtant, l’autre personne qui avait levé la main a été autorisée à prendre la parole.

Il s’agit là d’une violation flagrante de la démocratie et d’un sabotage actif de la lutte pour mettre fin au génocide.

La suppression de la démocratie dans nos rangs est un poison pour le mouvement syndical. Voilà comment les dirigeants syndicaux qui refusent d’agir conservent leur poste.

Leur refus de lutter contre l’oppression à l’étranger est le reflet de leur refus de lutter contre l’austérité ici même. Ce refus découle de leur incapacité à rompre avec le statu quo du capitalisme.

La seule façon de mettre fin au génocide est que la classe ouvrière utilise sa force collective pour paralyser la machine de guerre.

Pour une Palestine véritablement libre, nous devons nous organiser afin de renverser l’impérialisme à sa racine, c’est-à-dire le système capitaliste.