
Pour riposter face à Trump, nos politiciens, chefs d’entreprises et dirigeants syndicaux nous pressent tous d’ « acheter canadien ». Outre la faiblesse de cette idée (allons-nous vaincre Trump en lui lançant des tomates canadiennes?), un article récent du Globe and Mail révèle que les étudiants et les jeunes travailleurs n’en ont simplement pas les moyens.
Un étudiant sondé pour l’article rapporte, par exemple : « Je suis au point, en ce moment, où si la différence entre un produit fabriqué aux É.-U. et un produit fabriqué au Canada est d’un dollar, je vais pencher pour ce qui est le moins cher. » Une autre enquête du Globe confirme qu’acheter canadien à l’épicerie est en effet plus cher, ajoutant 6 dollars à une facture d’épicerie de 83 dollars.
Cette dépense peut sembler insignifiante pour certains, mais dans le contexte d’une crise historique du coût de la vie, chaque dollar compte. Un autre étudiant ajoute, par exemple, « Je n’ai pas assez d’argent, surtout ici, pour faire cela. Je vais là où je peux me le permettre. […] L’argent que je pourrais utiliser pour [acheter local] me sert à me payer un logement sécuritaire. »
L’article du Globe mentionné au début se conclut de façon optimiste en disant qu’acheter canadien n’est pas obligé de coûter une fortune. Les produits canadiens, en saison, comme la courge musquée et le chou, sont abordables et se conservent tout l’hiver! C’est un bien faible réconfort, et franchement insultant, pour les jeunes qui peinent à trouver de l’emploi et à payer leur loyer de nos jours. Pas étonnant que les idées révolutionnaires fassent chou gras auprès de la jeunesse!