Le propriétaire et fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, est récemment devenu la personne la plus riche au monde. Sa fortune atteint maintenant la somme vertigineuse de 150 milliards de dollars.

Ce n’est pas un hasard si son entreprise supprime vicieusement les tentatives de syndicalisation des travailleurs et soumet régulièrement ceux-ci à des conditions de travail inhumaines.

Tout autour du globe, les entrepôts d’Amazon sont reconnus pour leur traitement brutal des travailleurs : contrats « zéro heure » et horaires déraisonnables; caméras de surveillance dans les ateliers afin d’empêcher les employés de prendre des pauses; quotas de travail brutaux; températures étouffantes dans les entrepôts. En Grande-Bretagne seulement, les ambulanciers ont été appelés à intervenir dans les entrepôts plus de 600 fois en trois ans.

Les travailleurs d’Amazon sont à bout. En Espagne, ceux-ci se lèvent pour s’opposer à leurs conditions insupportables.

Un groupe qui se nomme Amazon En Lucha (Amazon en lutte) a organisé un débrayage de trois jours les 16-18 juillet derniers au centre de distribution de l’entreprise, juste à l’extérieur de Madrid. Les travailleurs sur les piquets portaient des masques à l’effigie de Jeff Bezos pour se moquer du fait que la personne la plus riche au monde ne peut pas offrir des conditions de travail décentes à ses employés.

Les grévistes ont émis un communiqué qui affirmait que « Nous, à Madrid, croyons que c’est seulement en se battant ensemble que nous allons obtenir la reconnaissance de nos revendications. »

Leurs doléances incluent des heures de travail qui augmentent sans cesse, l’élimination de bonus et une absence de protection en cas de problème de santé.

Les travailleurs espagnols ont appelé les travailleurs d’Amazon de toute l’Europe à entrer en grève afin de perturber la « Amazon Prime Day » du 16 juillet dernier, leur plus importante journée de vente de l’année.

« De même, c’est seulement par une action conjointe à l’échelle européenne que les travailleurs dans les endroits sans représentation syndicale pourront s’organiser. »

Fisacat, un syndicat italien, s’est rangé derrière les travailleurs espagnols. En retour, cet appui a inspiré d’autres débrayages en Pologne et en Allemagne.

Il est difficile de dire combien de travailleurs d’Amazon en Europe ont été impliqués, mais on avance qu’ils seraient des milliers. Amazon a nié à maintes reprises le mauvais traitement de ses employés et refuse de négocier avec les grévistes. Quoi qu’il en soit, la radicalisation que nous voyons dans les entrepôts ne peut qu’augmenter dans l’avenir.

La mauvaise presse pour Amazon générée par ce mouvement de grève a fait apparaître les hashtags #amazonstrike et #amazonboycott. Les sympathisants du mouvement ont aussi boycotté la journée de promotion afin de gruger dans les profits de l’entreprise.

Bien qu’aucune des revendications spécifiques des grévistes n’ait été répondue jusqu’à présent, les travailleurs n’ont pas été défaits et peuvent clairement constater leur pouvoir et la nécessité d’une action industrielle à une échelle internationale.

Les récentes vagues de grèves chez Amazon n’étaient pas les premières et ne seront pas les dernières. Contrairement à Jeff Bezos, nous qui ne gagnons pas 230 000$ la minute devront lutter pour des salaires plus élevés et des conditions de travail décentes. La flagrante division entre l’énorme richesse du PDG et la souffrance des travailleurs a pour effet de radicaliser ceux-ci, et ce sentiment ne va que se développer encore plus.

Comme Marx le faisait remarquer dans son Capital, le capitalisme en arrive nécessairement à ceci : « L’accumulation de richesse à un pôle signifie donc en même temps à l’autre pôle une accumulation de misère, de torture à la tâche, d’esclavage, d’ignorance, de brutalité et de dégradation morale. »

Les travailleurs d’Amazon doivent s’organiser et lutter pour prendre le contrôle de l’entreprise qu’ils ont bâtie. C’est seulement ainsi que la classe ouvrière pourra bénéficier des sommes colossales de richesse provenant de leur travail qui sont actuellement accaparées par des parasites comme Bezos.