L’entreprise Molson Coors a mis en lock-out 300 travailleurs de sa brasserie de Toronto après que les membres du syndicat aient rejeté la dernière offre de contrat de l’employeur. L’accord proposé comprenait des attaques majeures sur les retraites et les horaires. Molson semble prête à faire appel à des briseurs de grève dans le cadre d’une tentative généralisée de briser le syndicat et d’affamer les travailleurs pour les soumettre. L’ensemble du mouvement syndical doit se mobiliser pour soutenir les travailleurs de la brasserie et défendre les bons emplois syndiqués.

Les membres de la section locale 325 du Canadian Union of Brewery and General Workers (CUBGW) ont voté à une écrasante majorité pour rejeter l’offre de trois ans proposée par Molson jeudi et vendredi dernier, avec un décompte final de 208-69. Les travailleurs de la brasserie n’ont pas de convention collective depuis l’expiration de leur précédent contrat le 31 décembre dernier. En réponse à ce vote, Molson a mis les travailleurs en lock-out dès le lendemain, le 20 février.

Le porte-parole de Molson, Frédéric Bourgeois-LeBlanc, a déclaré dans un courriel que la compagnie a « mis en place un plan d’urgence pour s’assurer que la brasserie de Toronto restera ouverte et que nous continuerons à brasser, emballer et expédier la bière pour répondre à la demande des consommateurs ». Il n’a pas précisé si cela incluait le recours à des travailleurs de remplacement non syndiqués, c’est-à-dire des briseurs de grève. Mais le sous-entendu est clair.

Le principal litige dans le cadre du lock-out est la tentative de Molson de faire passer tous les travailleurs, sauf les plus âgés, d’un régime de retraite à prestations déterminées à un régime à cotisations déterminées. C’est le même problème qui était au cœur du lock-out de sept mois à la raffinerie Co-op à Regina l’année dernière et qui s’inscrit dans une tendance croissante. Les patrons préfèrent les régimes à cotisations déterminées parce qu’ils exigent moins d’obligations envers leurs employés, tandis que les travailleurs prennent plus de risques.

Le contrat proposé par Molson, que l’entreprise a appelé sa « meilleure et dernière » offre, comprenait des augmentations pour chacune des trois années et une prime de ratification de 1000 dollars. Toutefois, il semble conserver le système de rémunération à deux vitesses en vigueur depuis 2010, qui plafonne les salaires des nouvelles embauches à 84% de l’ancienne échelle salariale. Le syndicat demande à juste titre à l’entreprise d’éliminer la structure salariale à deux vitesses.

Un autre grief de la section locale 325 du CUBGW est la tentative de Molson d’introduire un nouveau système d’horaires. L’horaire dit « continental » exige des employés qu’ils travaillent sept jours d’affilée, en alternant entre les équipes de jour, les équipes de nuit et les équipes mobiles. Les travailleurs reçoivent ensuite des jours de congé à la fin de chaque bloc de sept jours. Dans une interview accordée au Toronto Star, le président de la section locale 325, Guarav Sharma, a déclaré que le passage à un horaire continental pourrait entraîner des horaires de 12 heures le week-end pour les travailleurs de la brasserie, sans rémunération des heures supplémentaires. Ce sont clairement des conditions d’atelier de misère qui détruiront la santé et la vie familiale des travailleurs.

La brasserie de Toronto est l’une des plus importantes de Molson au Canada, après une expansion de 24 millions de dollars US il y a 10 ans. Cependant, Molson Coors a subi une perte de revenus importante pendant la pandémie de COVID-19. En février, la société a signalé une perte massive de 1,37 milliard de dollars au quatrième trimestre. À titre de comparaison, au cours de la même période l’année dernière, elle a déclaré un bénéfice de 163,7 millions de dollars US. Molson Coors a imputé la baisse des profits aux restrictions imposées par la COVID-19 dans les grands lieux de divertissement tels que les stades. Quoi qu’il en soit, elle est déterminée à faire payer le prix aux travailleurs.

« Surtout pendant une pandémie, les lock-out devraient être impensables », faisions-nous remarquer dans notre article sur un autre lock-out en cours, chez un concessionnaire automobile de Terre-Neuve. Mais la froide logique de la recherche du profit ne laisse aucune place à la pitié ou à la compassion. Les patrons de Molson voient une occasion d’augmenter les profits en brisant le syndicat, en s’attaquant aux pensions et en imposant un nouveau système d’horaires pour soutirer davantage de plus-value à leur main-d’œuvre. Si cela nécessite de priver des centaines de travailleurs de revenus pendant une pandémie mortelle, tant pis.

Le combat des travailleurs de Molson pour défendre leurs bons emplois syndiqués est le combat de toute la classe ouvrière. Une attaque contre l’un est une attaque contre tous! Si nous permettons aux patrons d’utiliser des briseurs de grève pour écraser les travailleurs de la brasserie, c’est les conditions de tous les travailleurs qui seront en péril. C’est pourquoi l’ensemble du mouvement doit soutenir les travailleurs de la brasserie en lock-out de toutes les manières possibles.

Le boycott de tous les produits Molson est une excellente première étape pour construire la solidarité et éduquer la classe ouvrière au sens large sur l’importance de ce combat. Un boycott peut être une tactique utile s’il est un auxiliaire des piquets de grève. Boycottez Molson! Ne buvez pas la bière des briseurs de grève!

Il faudrait également rejoindre les travailleurs des brasseries sur les piquets de grève afin de faire obstacle aux briseurs de grève et à la distribution de leur bière. La lutte doit également être étendue au-delà de l’usine elle-même. Des équipes pourraient être envoyées dans des établissements de Molson pour distribuer des tracts. Des actions de solidarité au Canada et à l’étranger pourraient renforcer le soutien aux travailleurs de Molson, en particulier si elles sont organisées par des livreurs ou des travailleurs d’autres brasseries.

Toutes ces tactiques peuvent contribuer à élever la conscience de classe et à renforcer la confiance des travailleurs. Ensemble, nous pouvons empêcher les patrons de casser le syndicat.

Mettez fin au lockout! Solidarité avec les travailleurs de la brasserie!
Boycottons Molson! Ne buvons pas la bière des scabs!
Victoire aux travailleurs du local 325!


Liste de produits Molson à boycotter :

Aguila
Aquarelle
Arnold Palmer Spiked Half & Half
Bella Amari
Black Horse
Black Ice
Blue Moon/Belgian Moon
Blue Moon LightSky
Bohemian
Cape Line Sparkling Cocktails
Carling
Clearly Kombucha
Colorado Native
Winterfest
Cool
Coors
Coors Banquet
Coors Edge
Coors Light
Coors Organic
Coors Seltzer
Extra Gold Lager
Creemore Springs
Crispin Cider
Cristal (Peru)
Cusqueña
Foster’s
George Killian’s Irish Red
Granville Island Brewing
Hamm’s
Henry Weinhard’s
Henry Weinhard’s Gourmet Sodas
Henry’s Hard Soda
Herman Joseph’s Private Reserve
Hop Valley
India Beer
Keystone
Laurentide
Leinenkugel’s
Mad & Noisy
Mad Jack
Miller Brewing Company
Icehouse
Magnum
Mickey’s
Miller Genuine Draft
Miller High Life
Miller Lite
Miller64
Milwaukee’s Best
Olde English 800
Steel Reserve
Molson
Molson Canadian
Molson Canadian Cold Shots
Molson Dry
Molson Exel
Molson Export
Molson Stock Ale
Molson Ultra
MOVO
Old Style Pilsner
Old Vienna
Peroni
Red Dog
Redd’s
Redd’s Apple Ale/Redd’s Hard Apple
Redd’s Wicked
Revolver Brewing
Rickards
Saint Archer Brewing
Saint Archer
Saint Archer Gold
Smith & Forge Hard Cider
Sol Cerveza
Sparks
Standard Lager
Terrapin Beer Company
Vizzy Hard Seltzer
Wanderoot