La décadence du capitalisme se fait sentir tous les jours plus durement. Cela a mené à une radicalisation croissante des travailleurs et des jeunes, qui sont des millions à rejeter le système. Selon un sondage récent, un million de Canadiens veulent le communisme. La Riposte socialiste, section canadienne de la Tendance marxiste internationale, a lancé une campagne intitulée « Es-tu communiste? » dans le but d’organiser cette couche grandissante de communistes au Canada et au Québec. Dans le cadre de cette campagne, nous ouvrons les pages de notre magazine pour demander : et vous, pourquoi êtes-vous communistes?

Si vous faites partie de ces centaines de milliers de communistes au Canada et que vous souhaitez expliquer à nos lecteurs pourquoi vous êtes communiste, vous pouvez soumettre un texte de 500 mots maximum à notre comité de rédaction à l’adresse suivante : eb@marxist.ca.


J’ai grandi à Whitney Pier, une communauté multiethnique et ouvrière de l’île du Cap-Breton. On nous parlait beaucoup des beaux jours de l’aciérie Sydney et des mines de charbon, à l’époque où elles étaient encore en activité. Nos ancêtres et les membres de notre famille qui y avaient travaillé en tiraient une grande fierté.

Aujourd’hui, le Cap-Breton est une île en crise économique. Les mines de charbon et l’usine sidérurgique ont été fermées il y a plusieurs décennies, car il est moins cher pour les patrons d’importer ces produits de pays plus pauvres.

Les étangs de goudron de Sydney sont l’un des pires exemples d’injustice environnementale au pays. Ces étangs de déchets des fours à coke ont rendu malades non seulement tous ceux qui travaillaient à l’usine sidérurgique, mais ma communauté dans son ensemble. La majorité d’entre nous vit aujourd’hui avec des handicaps et connaît des taux de cancer plus élevés.

En grandissant, ceux que je considérais comme « riches»  étaient en fait des gens de la classe moyenne inférieure. Lorsque j’ai appris que moi, mes ancêtres, ma communauté et mes pairs faisions partie des couches les plus basses de la société, j’ai commencé à me radicaliser.

J’ai également grandi au sein de l’église de l’Armée du Salut et j’étais assez religieux. On nous apprenait à nourrir les pauvres et à répandre l’Évangile. Au cours de la pandémie, j’ai pris conscience que je suis queer et que l’Église n’apporte qu’un soulagement temporaire aux échecs du capitalisme. Je me suis séparé du christianisme, mais ces premières leçons de service aux plus vulnérables ont inspiré mes idées politiques.

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la politique, j’ai adhéré au Parti vert, pensant qu’il s’agissait du choix le plus radical qui s’offrait à moi. J’ai même inscrit mon nom sur le bulletin de vote lors des élections de 2021 en Nouvelle-Écosse.

Même si cela m’a mis dans la bonne direction, les verts n’ont pas réussi à avoir les bonnes méthodes ou à tirer des conclusions sur la façon de sauver le monde. Nous ne pouvons pas compter sur le système électoral bourgeois pour changer les choses.

Lorsque j’ai entendu parler de La Riposte socialiste et que j’ai appris qu’il y avait une cellule à Halifax, j’ai été enthousiasmé par la possibilité de faire renaître l’esprit révolutionnaire qui animait autrefois les travailleurs du Cap-Breton. J’ai déménagé à Halifax pendant l’été pour faire un stage en paléontologie, j’ai quitté le Parti vert et je me suis impliqué dans La Riposte socialiste dès que j’ai pu!

Aujourd’hui, je suis de retour au Cap-Breton pour l’année scolaire, armé de la philosophie marxiste et d’une organisation en pleine expansion, prêt à peindre l’île en rouge.