Le momentum et l’élan qui avaient été bâtis au sein de la population étudiante et des travailleurs-euses syndiqués du Québec en vue d’un affrontement avec le gouvernement libéral, menant au printemps de 2015, se sont dissipés. Les travailleurs-euses et les jeunes qui étaient excités à l’idée de possiblement riposter devront attendre à l’automne. Un sentiment de déception flotte dans l’air, et tout le monde se demande, « qu’est-il arrivé au Printemps québécois? »

L’annonce du budget d’austérité par le gouvernement libéral avait causé un mécontentement profond qui s’est répandu au sein de la population québécoise. En réponse à cela, les dirigeants syndicaux ont annoncé qu’ils mobiliseraient en vue d’un mouvement qui allait « ressembler au printemps 2012 », pour citer le président de la FTQ, Daniel Boyer. Les travailleurs-euses municipaux en particulier se sont grandement radicalisés suite à la législation libérale visant leurs fonds de pension dûment négociés, législation déchirant de facto leur convention collective. Cela a conduit les pompiers de Montréal à investir l’Hôtel de Ville et à le mettre à l’envers, déchirant leur convention, pourchassant même le maire d’une salle à l’autre. Le mécontentement s’est même répandu jusqu’aux forces policières, qui ont fait plusieurs déclarations contre le gouvernement, refusant même de protéger le maire et le conseil municipal lors du chambardement de l’Hôtel de Ville par les pompiers. Question d’en ajouter, les cols bleus de la Ville de Québec ont voté pour un mandat de grève illégale.

L’automne 2014 fut le théâtre de trois manifestations massives à Montréal, la plus massive attirant 125 000 personnes le 29 novembre, les travailleurs-euses répondant à l’appel des dirigeants syndicaux pour démontrer leur mécontentement. En décembre, le gouvernement provincial a rendu publique son offre aux 541 000 travailleurs-euses de la fonction publique qui ont vu leur convention collective expirer à la fin de mars 2015.  L’offre du gouvernement équivaut à une augmentation salariale de seulement 3% sur cinq ans, en plus de repousser l’âge de la retraite de 60 à 62 ans et d’augmenter les pénalités pour les retraites anticipées. Cette offre est à l’antipode de la demande des syndicats, soit une augmentation salariale de 13,5% sur trois ans. La réponse du gouvernement n’a fait qu’augmenter la colère et la radicalisation des travailleurs-euses de la fonction publique. Les slogans tels « Le gouverneMENT sur les retraites » sont devenus des lieux communs tandis que les gens se sentent trompés par ce gouvernement provincial. Celui-ci n’a pas été élu sur le programme qu’il conduit présentement!

En février 2015, des divisions publiques ont émergé au sein des dirigeants syndicaux à propos de la voie à suivre pour le mouvement. Le président de la CSN, Jacques Létourneau, fut cité dans Le Devoir au début du mois, affirmant que « Le mouvement syndical exclue la possibilité de tenir une grève générale. » Il a dit cela sans consulter les membres du syndicat. Contredisant cette affirmation, à la mi-février, Marc Ranger, le président de la Coalition syndicale pour la libre négociation représentant 65 000 travailleurs-euses municipaux, déclara,« Il faut brasser la cage comme il n’y a jamais eu. Le 1er mai, il y a déjà eu 100 000 personnes, il faut que ce soit historique. J’ai commencé à parler de l’idée, nos gens embarquent… surtout le concept de 24 heures de grève sociale, ça frappe l’imaginaire. » Question d’en ajouter, Marjolaine Aubé (présidente des travailleurs-euses de la santé de Laval affiliés à la CSN) déclara « Nous allons leur donner un vrai congé férié, nous allons fermer la province, nous allons fermer les ponts. » Entre-temps, Gilles Tremblay (le président des travailleurs-euses de la santé et des services sociaux de la FTQ) a affirmé que « Des votes de grève légaux auront lieu en avril, les conventions collectives seront échues et nous serons en mesure de démarrer une grève contre l’austérité. » Ces commentaires ont créé beaucoup d’enthousiasme auprès des travailleurs-euses et des étudiant-e-s qui cherchaient une voie à suivre pour un mouvement de masse contre le gouvernement provincial.

Les étudiant-e-s du Québec, bien connus pour avoir initié le massif « Printemps québécois » de 2012, furent revigorés par la mobilisation de la classe ouvrière. Il y avait un sentiment général que cette fois-ci, les étudiant-e-s ne seraient pas isolés, mais serait plutôt partie intégrante d’un mouvement uni, main dans la main avec les travailleurs-euses. Des comités de mobilisation ont émergé sur les campus, avec comme objectif de mobiliser en vue d’un mouvement au printemps 2015. Une grève générale étudiante de deux semaines fut lancée le 23 mars 2015. Le but de la grève était d’être la bougie d’allumage d’une grève des travailleurs-euses de la fonction publique voyant leur convention collective expirer à la fin mars.

Malheureusement, à la mi-mars les principaux dirigeants des centrales syndicales ont tenté de mettre le frein au mouvement, et ont mis de côté toute idée de grève. Louise Chabot, présidente de la CSQ (Centrale des syndicats du Québec) déclarait alors que « les grandes centrales ne sont pas du tout rendues à l’étape de la grève sociale. » Elle a ensuite expliqué que cela était définitivement exclu pour le printemps puisque ce serait illégal et que cela conduirait à des amendes salées. Daniel Boyer de la FTQ a fait écho à ce sentiment en disant  que « ce n’est pas simple d’aller chercher des mandats de grève lorsqu’on représente 400 000 travailleurs. De toute façon, l’objectif de la journée n’est pas de déclencher une grève, c’est d’amener le gouvernement à négocier de bonne foi. » Malgré ces déclarations, une série de votes de grève illégale furent adoptés. Ces votes provenaient surtout des professeur-e-s de Cégep et au 1er mai, environ 30 syndicats locaux (la plupart affiliés à la CSN) avaient voté en faveur d’une grève illégale d’une journée pour le 1er mai.

Directement en réponse à cette situation, la CSN publia une déclaration rédigée par son président Jacques Létourneau expliquant que « Depuis quelques mois, certains lancent l’idée d’une grève sociale le 1er mai et ils souhaitent que la CSN leur emboîte le pas. Certains syndicats affiliés ne sont pas insensibles à cet appel et ont voté en faveur de ce moyen d’action. » Il expliquait ensuite pourquoi ils n’étaient pas prêts pour cela puisque « nous sommes toutefois encore loin du printemps 2012 où la lutte étudiante contre la hausse des droits de scolarité avait provoqué la révolte sociale des casseroles. » Sentant lui aussi la pression, le président de la FTQ Daniel Boyer fit une sortie en marge de l’expiration des conventions collectives, soulignant qu’« on a bien beau dire que les conventions collectives se terminent aujourd’hui, mais ce n’est pas vrai qu’on peut déclencher [une grève] demain matin. »

Alors que les dirigeants syndicaux tentaient de mettre le frein au mouvement, la confusion s’est répandue au sein des étudiant-e-s en grève. Que faire? Le débat principal s’est centré sur continuer la grève ou non. Le comité exécutif de l’ASSÉ (principal syndicat représentant les étudiant-e-s en grève) est venu de l’avant avec une proposition de « repli stratégique » jusqu’à l’automne où les syndicats seraient probablement plus susceptible de faire la grève. Cela a provoqué un important conflit au sein de l’ASSÉ, entrainant la destitution de l’exécutif et l’adoption d’une position en faveur de la poursuite de la grève.

« Fuck toute! »

Suivant la crise au sein de l’ASSÉ, les votes de retour en classe ont commencé à s’accumuler et les étudiant-e-s ont éventuellement repris les cours. L’opposition à la grève s’était développée dans chaque école alors que les étudiant-e-s n’étaient pas chauds à l’idée de se lancer dans une grève longue et isolée sans l’assurance qu’ils n’y seraient pas seuls. Alors que la grève s’épuisait, les appels à « continuer la lutte » sont tombés dans l’oreille de sourds. Déjà, un backlash visible s’était fait sentir au sein de la population étudiante contre les radicaux désireux de pousser la lutte en avant, indépendamment des conditions objectives et sans véritable plan. L’Association facultaire des étudiant-e-s de science politique et droit (AFESPED) de l’UQAM, normalement un épicentre du mouvement de grève, fut dissoute suite à un tel backlash. L’Association étudiante du Cégep de Matane, un membre fondateur de l’ASSÉ, vota en faveur de la désaffiliation. La grève est devenue l’affaire de l’UQAM, où une lutte locale contre les expulsions politiques a débouché sur une occupation massive d’une journée brutalement réprimée par la police. Une humeur ultra-gauchiste et impatiente s’est répandue au sein des activistes étudiants frustrés par la situation. Cela s’est exprimé clairement dans le slogan « Fuck toute! » qui est devenu un lieu commun du mouvement étudiant. Plus les étudiant-e-s quittaient la lutte, plus les leaders étudiant-e-s radicaux adoptaient des tactiques aventuristes, ce qui les isolait davantage de la base. Cette urgence à pousser le mouvement en avant, combinée à un dédain de toute considération pour les idées correctes nécessaires pour cela a définitivement joué un rôle négatif.

Mais cela veut-il dire qu’il n’y a rien que les étudiant-e-s auraient pu faire? Comme nous l’avons expliqué précédemment, dans ce contexte, les étudiant-e-s ne peuvent pas vaincre les coupures seuls. La classe ouvrière québécoise, étant donné son rôle dans l’économie et sa taille importante, est la seule force capable de renverser l’agenda des capitalistes. Dans cette lutte, toute l’attention et l’énergie des étudiant-e-s auraient dû être mises sur entrainer les travailleurs-euses dans la lutte, particulièrement les membres de syndicats, puisqu’ils ont un pouvoir collectif organisé pour riposter. La question « continuer la grève ou non » passait à côté du point central. La chute du soutien à la grève qui en résulta montre concrètement que la base étudiante doutait de l’efficacité de continuer la grève seule.

Mais cela veut-il dire que la conscience des étudiant-e-s du Québec est à un niveau plus bas que par le passé? Pas du tout! En fait, cela est une preuve de sérieux et de maturité qui n’est pas appréciée par la plupart des activistes radicaux. Ce développement de la conscience et de la compréhension de la situation par la base étudiante montre que les leçons de 2012 sont absorbées par le mouvement plus large. La jeunesse en particulier cherche désespérément à lutter contre l’austérité, mais elle veut voir ses énergies et son temps utilisées à des fins productives. C’est là un appel à une stratégie et des tactiques appropriées qui peuvent mener à la victoire. C’est notre travail en tant que marxistes de fournir les idées qui peuvent aider les travailleurs-euses et la jeunesse dans la lutte.

1er mai

Dans les mois précédant le 1er mai, l’humeur des travailleurs-euses se développait dans une direction très radicale et ils et elles cherchaient une opportunité de riposter. Cela était rendu évident par les nombreuses résolutions passées dans des syndicats locaux en faveur d’actions de grève illégale et par la grève illégale de près de 30 syndicats de professeur-e-s de cégep le 1er mai. Le fait que la CSN fut forcée de publier une déclaration sur son site web expliquant pourquoi elle n’organiserait pas de grève générale montre que la pression en faveur d’une telle action grandissait. Face au militantisme et à la pression grandissante de la base, la direction syndicale avait besoin d’un moyen d’évacuer cette colère.

Dans ce contexte, les dirigeants syndicaux sont soudainement devenus les défenseurs d’actions décentralisées, empruntant au vocable anarchiste. Leur campagne pour des « actions de perturbation aux quatre coins du Québec », loin d’être l’expression d’un honnête désir de redonner du contrôle aux syndicats locaux, était une tentative de se dérober de la responsabilité d’organiser quoi que ce soit. Le 1er mai, qui est plus souvent qu’autrement le théâtre de manifestations massives de dizaines de milliers de travailleurs-euses du Québec, aurait dû être une démonstration de force contre le gouvernement avec des centaines de milliers de manifestant-e-s dans les rues. Au lieu de cela, la direction syndicale, épeurée à l’idée d’une confrontation avec le gouvernement, a intentionnellement omis d’organiser une manifestation syndicale unifiée et encouragé les travailleurs-euses à évacuer leur colère dans des petites actions régionales.

Mais qu’est-ce qui aurait dû être fait?

La contradiction centrale du mouvement est la radicalisation croissante de la base des travailleurs-euses combinée à la nature conservatrice de la bureaucratie syndicale. Les étudiant-e-s du Québec ont un rôle important à jouer dans ce processus. Ils et elles peuvent fournir les forces qui peuvent aider les travailleurs-euses à surmonter cette contradiction. Malheureusement, ce printemps, plusieurs des erreurs de 2012 se sont répétées alors que l’énergie des étudiant-e-s a été dissipée dans des actions purement étudiantes, tandis que les dirigeants syndicaux ont pu mettre le frein au mouvement. Donc, que peuvent faire les étudiant-e-s?

Allons vers les travailleurs et travailleuses!

Plusieurs activistes du mouvement étudiant ne sont pas à l’aise avec le mouvement syndical. Le but avoué du groupe influent d’activistes étudiants Printemps 2015 était « [d’]organiser en dehors des structures traditionnelles » pour promouvoir une « grève sociale. » Mais cette stratégie fut un échec complet et, loin d’affaiblir les dirigeants syndicaux, elle a en fait renforcé leur domination sur leurs membres, ce qui a étouffé toute possibilité de grève pour ce printemps ou cet été. Comment des liens avec les travailleurs-euses peuvent être construits si les étudiant-e-s boycottent leurs organisations?

Malheureusement, il n’a pas été rare pour les étudiant-e-s de dépenser tout leur temps et leurs énergies dans des manifestations nocturnes sans fin, des occupations du terrain des campus ou telle ou telle action purement étudiante. La Riposte a constamment argué que les leaders étudiants devraient diriger l’énergie des étudiant-e-s à entrainer les travailleurs-euses dans la lutte.

Des efforts colossaux devraient être placés dans l’établissement de comités de solidarité étudiant-e-s-travailleurs-euses sur chaque campus. Des délégations d’étudiant-e-s pourraient être envoyées à chaque syndicat local et chaque lieu de travail d’un secteur donné pour forger des liens avec les travailleurs-euses. À l’aide de ce médium, des alliés pourraient être trouvés au sein de présidents locaux ou de délégués syndicaux. Des plans pourraient être établis pour visiter chaque lieu de travail du quartier. L’énergie et l’enthousiasme de la jeunesse trouveraient un débouché productif et donneraient une véritable impulsion au mouvement travailleurs-euses.

Déjà, les étudiant-e-s en grève ont profité de la solidarité directe de professeur-e-s, d’enseignant-e-s et autres travailleurs-euses sur leurs campus. Ces alliances pourraient être utilisées pour légitimer les délégations étudiantes aux yeux des travailleurs-euses syndiqués dans le mouvement ouvrier. Nous croyons sans réserve que ces mesures devraient être à l’ordre du jour de la mobilisation en vue de l’automne. Avec un travail patient, les étudiant-e-s peuvent aider à amener les travailleurs-euses dans la lutte et mettre le gouvernement à genoux!

La camisole de force de la légalité bourgeoise

Au cours de l’été, les dirigeants syndicaux négocieront avec le gouvernement. Le Président du Conseil du Trésor Martin Coiteux a dit que les demandes des syndicats de la fonction publique pour une augmentation salariale de 4.5% chaque année entraineraient un coût additionnel de 10.8 milliards de dollars sur 3 ans, tandis que l’offre du gouvernement ne coûterait à l’État que 1.2 milliards. À cause de la crise du capitalisme, le gouvernement a très peu de marge de manœuvre. Pour citer Lucie Martineau, la présidente du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), « Je suis habituellement très optimiste, mais pas cette fois-ci… Sur les tables de négociation, tout ce qu’on voit, c’est des reculs. Il n’y a pas un point positif. Le fossé est quand même assez grand… Aucun point n’a fait l’objet d’une entente. » Jacques Létourneau a ajouté que « Sur le fond, le premier ministre nous dit qu’il ne changera pas d’idée. »

Avec les négociations au point mort, les choses ne regardent pas bien pour les dirigeants syndicaux désireux d’en arriver à une bonne entente, quelque chose qu’ils veulent puisqu’en réalité, ils sont terrifiés par la perspective de devoir mobiliser les travailleurs-euses. À cause de cette peur, la bureaucratie syndicale préférerait de loin régler le tout à la table de négociations et mettre un couvercle sur le mouvement. Le gouvernement est plus déterminé que jamais à enfoncer leur agenda dans la gorge des syndicats afin de montrer l’exemple. Avec les pourparlers qui ne vont nulle part, nous verrons peut-être une grève cet automne sous la pression de la base. Les illusions à l’égard du processus de négociations sont ébranlées et l’action de grève devient la seule action raisonnable restante. La colère et le mécontentement des travailleurs-euses ne seront pas facilement réprimés cette fois et le gouvernement n’a pas beaucoup d’espace pour acheter la paix des classes.

La raison principale, selon la direction syndicale, justifiant son étouffement du momentum bâti au cours de l’hiver et du printemps était qu’il était « illégal » de faire la grève au printemps. Mais avec la feuille de route des Libéraux provinciaux en matière de lois spéciales de retour au travail, il y a peu de chances que cette grève ne subisse pas le même sort. En fait, il peut être plutôt garanti que toute action de grève majeure entrainerait une loi spéciale de retour au travail. Confronté à cette perspective, les dirigeants syndicaux se cramponnent à la légalité. Francine Lévesque de la CSN a même été jusqu’à dire, « Il faut expliquer à l’ensemble de nos membres de quoi il en retourne pour être en mesure d’exercer un droit de grève légal. On n’est pas à lancer la bombe atomique [une grève illégale] : on parle d’une grève légale. »

Cette prosternation devant la légalité bourgeoise est dangereuse pour le mouvement et doit être surmontée. Les syndicats n’existeraient pas aujourd’hui sans avoir défié autrefois des lois injustes écrites pour maintenir les travailleurs-euses dans la soumission. Le gouvernement a déjà essentiellement déchiré les ententes négociées avec 65 000 travailleurs-euses municipaux de la province en leur retirant par une loi une partie de leurs pensions. De plus, le gouvernement a une longue feuille de route de lois spéciales de retour au travail lorsque les travailleurs-euses choisissent la grève. La direction syndicale est seulement concernée par la « légalité » lorsqu’il est question de quand les travailleurs-euses peuvent faire la grève, tandis que la loi est utilisée contre le mouvement ouvrier sur plusieurs fronts. La loi et le droit sont les plus puissants outils dans les mains de la classe dirigeante, et le gouvernement utilise la loi pour briser des conventions collectives avant leur terme et les lois spéciales de retour au travail, dans une tentative de briser la résistance des syndicats à leurs politiques d’austérité. Conséquemment, tout appel à la « légalité » à ce point est une déclaration de défaite, sur le terrain que le gouvernement a choisi, avant même que la lutte ait commencé.

L’énergie et le momentum qui ont été bâtis au cours de la dernière période ont été mis en veilleuse sur la promesse d’une mobilisation à l’automne. Les travailleurs-euses ont hâte d’avoir une opportunité de riposter et conséquemment, de grandes attentes sont placées dans la direction syndicale. Les étudiant-e-s peuvent jouer un rôle vital dans le mouvement, ceci dépendant bien sûr sur le fait qu’ils et elles comprennent que leur rôle doit être de patiemment amener les travailleurs-euses dans la lutte. Si nous apprenons des erreurs de la période passée, le gouvernement va trembler devant un mouvement unifié des travailleurs-euses et des étudiant-e-s!