Toutes les grandes banques canadiennes, dont celle qui m’emploie, ont récemment annoncé qu’elles allaient demander à leurs employés de revenir au bureau quatre fois par semaine. Depuis la fin de la pandémie, la plupart des gens ne se rendaient au bureau que deux fois par semaine. Même si cela n’offrait pas tous les avantages du télétravail à temps plein, les gens étaient prêts à s’en accommoder.
Cependant, l’annonce d’un retour au bureau quatre jours par semaine n’a pas été très bien accueillie. Littéralement, personne à qui j’ai parlé au travail (y compris certains cadres supérieurs!) n’est satisfait de cette décision. La raison est évidente : doubler le nombre de jours passés au bureau signifie doubler les trajets, les frais de garde d’enfants, les frais de transport et d’essence, les dépenses en repas à l’extérieur. Sans parler de l’augmentation de la congestion sur les autoroutes et dans les rames de métro déjà bondées.
En interne, le message véhiculé est que cela en vaut la peine, car cela renforce la collaboration et la productivité. Ce ne sera pas le cas. En fait, j’ai récemment assisté à une réunion publique au cours de laquelle un haut cadre a été très honnête quant à la véritable raison… les investissements en immobilier! De nombreuses grandes entreprises canadiennes, en particulier les banques, ont investi dans des immeubles de bureaux et des espaces commerciaux. Si la réduction du nombre de jours de présence au bureau est généralement bénéfique pour les travailleurs, elle ne l’est pas pour les propriétaires et les financiers qui tirent des profits et des loyers de l’immobilier commercial. Ce haut cadre a ensuite fait le lien avec la question des droits de douane. Étant donné que le Canada est victime des droits de douane imposés par Trump, « tout le monde doit faire sa part » pour soutenir ce secteur parasitaire de l’économie canadienne, ce qui est « un geste patriotique ».