Toronto essaie d’interdire les manifestations contre le génocide

À mesure que la lutte des classes s’intensifie, il faut s’attendre à ce que ce règlement soit utiliser de façon de plus en plus agressive pour réprimer les travailleurs et les jeunes manifestant contre les horreurs du capitalisme.

  • Em Thompson
  • mer. 18 juin 2025
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Image : Patrick Cain

Pour plaire aux sionistes, le conseil municipal de Toronto vient d’adopter à une écrasante majorité un règlement limitant les manifestations. Le règlement sur les « zones tampons » permettra à tout bâtiment religieux, école ou autre « infrastructure communautaire » de demander une zone d’exclusion interdisant toute manifestation dans un rayon de 20 mètres.

Si l’on regarde une carte, cette mesure pourrait mettre fin à la plupart des marches dans le centre-ville, si elle était appliquée pleinement – avec une amende de 5000 dollars par manifestant. Il s’agit d’une attaque grave contre le droit de manifester.

Le conseil municipal a adopté le règlement par 16 voix contre 9. La mairesse Olivia Chow, proche du Nouveau parti démocratique, a voté en faveur.

Ce n’est pas parce que cette mesure est populaire. En fait, lors des consultations menées par la ville, une majorité de 63% des habitants de Toronto s’y sont opposés.

Mais elle a été soutenue par une très forte campagne de propagande de la droite.

Ce règlement a été proposé pour la première fois par le conseiller municipal de droite Brad Bradford au début du génocide, supposément pour empêcher les manifestants propalestiniens de s’en prendre aux « lieux de culte » juifs. Depuis, des médias de droite comme le Toronto Sun ont laissé entendre que des foules « anti-israéliennes » terrorisaient les synagogues, les écoles et même les garderies juives de Toronto.

Soyons clairs : aucun groupe propalestinien n’a manifesté contre des écoles ou des garderies juives. En revanche, des manifestations ont eu lieu à l’extérieur de quelques synagogues, parce que des organisations sionistes avaient choisi d’y organiser des ventes de terres palestiniennes volées, des événements donnant la parole à des soldats israéliens, et autres événements politiques de ce genre.

Au début de l’année 2024, par exemple, la synagogue de Thornhill a accueilli une foire immobilière pour vendre des terres volées en Cisjordanie. En juin dernier, des groupes sionistes ont accueilli Gilad Erdan, ancien ministre du Likoud (le parti de Netanyahou) à la synagogue Beth Emeth Bais Yehuda pour vendre des obligations d’État israéliennes et mobiliser du soutien à l’effort de guerre d’Israël. Plus récemment, le Conseil sioniste de Toronto a accueilli, au printemps dernier, à la synagogue Lodzer, un groupe de soldats israéliens en service actif intitulé « Triggered, the Tour : from Combat to Campus ».

Oui, des groupes propalestiniens ont manifesté contre ces événements, à juste titre d’ailleurs.

Il s’agissait de rassemblements en faveur du génocide. Ils accueillaient des personnalités qui ont du sang sur les mains et qui s’exprimaient en faveur du massacre en cours à Gaza. 

À mesure que la lutte des classes s’intensifie, il faut s’attendre à ce que ce règlement soit utiliser de façon de plus en plus agressive pour réprimer les travailleurs et les jeunes manifestant contre les horreurs du capitalisme.

Le mouvement de solidarité avec la Palestine a canalisé la colère montante de millions de gens contre notre classe dirigeante. Il a aussi révélé jusqu’où elle est prête à aller pour faire taire toute opposition à son règne.