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À l’heure actuelle, la majorité des tâches ménagères et du travail du care incombe aux femmes. Pour mettre fin à ce fardeau, nous devons transformer la société afin d’automatiser et de socialiser ces tâches. Le combat pour la libération est un combat pour la révolution.


Chaque année, le 8 mars, le monde entier célèbre la Journée internationale des droits des femmes. Dans de nombreux pays, les travailleuses et travailleurs et les jeunes descendent dans la rue pour revendiquer l’égalité et l’émancipation des femmes.

Cette journée trouve son origine dans les traditions révolutionnaires de la classe ouvrière. Mais au fil du temps, le contenu de classe a été dilué. Les idées du féminisme libéral, qui n’apportent pas de véritables réponses, sont devenues dominantes dans le mouvement.

Par conséquent, aujourd’hui, l’oppression des femmes est loin d’être résolue. Au contraire, la situation des femmes s’aggrave à chaque nouvelle crise du système capitaliste. Actuellement, l’ONU prévoit que nous sommes à 300 ans de l’égalité mondiale entre les femmes et les hommes !

L’une des questions clés qui reste sans réponse est celle de l’oppression des femmes au sein du foyer, la majorité des tâches domestiques incombant toujours aux femmes.

Au Royaume-Uni par exemple, près de 50 % des femmes en âge de travailler effectuent environ 45 heures de travail de care par semaine, en plus de leur travail rémunéré. Dans le monde entier, les femmes et les filles assument plus de 75 % des responsabilités liées au care et aux travaux ménagers.

Technologie

Certaines féministes affirment que les femmes devraient recevoir un salaire pour tout ce travail non rémunéré, mais cela passe complètement à côté de l’essentiel : les femmes devraient être libérées du foyer et du fardeau du travail domestique, et non être maintenues à l’intérieur pour effectuer les mêmes tâches, mais pour de l’argent.

Grâce à la technologie moderne, il est possible d’automatiser une grande partie des tâches ménagères – un processus qui a déjà commencé avec le développement des lave-linge, des lave-vaisselle et des micro-ondes.

Un rapport récent a conclu que près de 40 % des tâches domestiques pourraient être automatisées « d’ici dix ans », grâce à la robotique moderne, à la logistique et à l’intelligence artificielle (IA). Il s’agit notamment des courses, du nettoyage, de la cuisine et du lavage des vêtements et de la vaisselle.

Ekaterina Hertog, professeur associé en IA et société à l’Université d’Oxford, affirme à juste titre que les progrès technologiques peuvent améliorer l’égalité entre les hommes et les femmes en réduisant la quantité globale de travail domestique nécessaire – un travail qui incombe actuellement de manière disproportionnée aux femmes.

Inégalités

Réduire cette charge serait un grand pas en avant. Sous le capitalisme cependant, les limites restent manifestes.

Comme le souligne Ekaterina Hertog, tout le monde n’aura pas les moyens de s’offrir les dernières technologies permettant de gagner du temps. Nous assisterons donc, selon elle, à « une augmentation de l’inégalité du temps libre », seuls les ménages les plus riches pourront bénéficier de cette automatisation à l’intérieur de la maison.

En outre, le rapport indique que le temps nécessaire pour s’occuper des enfants ou des personnes âgées – l’une des principales tâches incombant aux femmes – ne pourrait être réduit que d’environ 28 % grâce à l’automatisation.

Cela renforce une tendance que nous observons déjà sous le capitalisme. La question du travail domestique est en fin de compte une question de classe. Les riches sont en mesure d’acheter des gadgets coûteux pour aider à la maison tout en engageant des nounous, des auxiliaires de vie et des femmes de ménage pour s’occuper des tâches restantes.

Les femmes de la classe ouvrière, quant à elles, se chargent de toutes ces tâches et responsabilités, en plus de leur travail salarié.

Capitalisme

En bref, l’inégalité est inscrite dans le capitalisme. Un système fondé sur le profit et la propriété privée ne peut pas utiliser la technologie au profit de l’ensemble de la société. Au contraire, l’accès aux progrès de l’automatisation sera limité à celles et ceux qui ont les plus gros portefeuilles, et non à celles et ceux qui ont les plus grands besoins.

Dans le même temps, les capitalistes tirent également profit de l’oppression des femmes. Le sexisme, la misogynie et la discrimination sont fomentés par la classe dirigeante afin de diviser et d’exploiter la classe ouvrière et de faire baisser les salaires des femmes et des hommes.

Cela permet aux patrons de maintenir une main-d’œuvre bon marché et d’augmenter leurs profits. Et comme les salaires sont maintenus à un niveau bas, les capitalistes ne sont pas incités à investir dans l’automatisation.

Au lieu de réduire le temps de travail, les patrons allongent les heures de travail, obligent le personnel à faire des heures supplémentaires non rémunérées, grignotent leur temps de loisirs et usent leur main d’œuvre jusqu’à l’os.

Révolution

Le capitalisme n’est pas en mesure d’offrir une voie d’avenir. Au contraire, c’est à la classe ouvrière de payer pour les crises du capitalisme. Et ce sont les femmes et les autres minorités opprimées qui sont les plus durement touchées.

En même temps, ce sont les femmes de la classe ouvrière qui se retrouvent souvent à l’avant-garde de la lutte. On peut le constater depuis le déclenchement de la révolution russe, qui a commencé lors de la Journée internationale des femmes en 1917, jusqu’à l’Iran d’aujourd’hui, où les femmes ont courageusement mené le mouvement de masse contre le régime répressif.

Pour parvenir à une véritable émancipation des femmes, ces luttes ne peuvent se limiter à un aménagement du capitalisme. Nous avons besoin d’une révolution. Ce n’est qu’en transformant la société selon des lignes socialistes que l’ensemble de la classe ouvrière pourra être libérée de l’exploitation et de l’oppression.

Socialisme

Sur la base d’un plan économique socialiste, avec une production axée sur les besoins et non sur le profit, les heures de travail pourraient être immédiatement réduites, ce qui permettrait à l’ensemble de la société de disposer de plus de temps libre.

Tout le monde aurait accès aux dernières technologies permettant de gagner du temps. Les investissements dans l’automatisation pourraient rapidement réduire le nombre d’heures de travail nécessaires – sur le lieu de travail et à la maison – pour toutes et tous.

En retour, les tâches restantes seraient socialisées, ce qui soulagerait les familles de la classe ouvrière du fardeau des travaux ménagers. Cela implique de fournir les ressources nécessaires à la mise en place de crèches publiques, de cantines et de blanchisseries communes, ainsi que de services d’aide sociale entièrement financés.

Les ressources et la technologie existent pour réaliser tout cela et bien plus encore, en instaurant l’égalité entre les femmes et les hommes en l’espace d’une génération, et non des siècles. Cependant, sous le capitalisme, ce potentiel ne sera jamais réalisé.

Ce n’est que par une lutte des classes unifiée que nous pourrons abattre ce système pourri et oppressif. La lutte pour la libération des femmes doit être une lutte pour la révolution – pour construire une société socialiste, basée sur une véritable égalité et une véritable liberté.