La pandémie de COVID-19 peut être stoppée, mais seulement si nous agissons maintenant. Cependant, le gouvernement canadien est trop soucieux de protéger les profits des entreprises et de ne pas brusquer Donald Trump pour prendre les mesures nécessaires. Une réponse ouvrière est nécessaire pour prévenir la mort de milliers de gens.

Chaque jour qui passe sans que les mesures nécessaires soient prises signifie davantage de morts. Le mercredi 11 mars, Trudeau a annoncé un milliard de dollars d’aide pour les entreprises et un maigre 5 millions de dollars pour mettre fin à la période d’attente pour recevoir de l’assurance-emploi. Les travailleurs ont donc reçu 0,5 % du soutien accordé aux patrons. Le lundi 16 mars, Trudeau a annoncé 10 milliards de dollars pour les entreprises et rien pour les travailleurs. Il a également promulgué une interdiction de voyager qui excluait inexplicablement les citoyens américains, uniquement pour ne pas mettre Donald Trump en colère. Le virus est hors de contrôle aux États-Unis, ce qui en fait le principal vecteur d’infection au Canada. Aujourd’hui, le 17 mars, Trudeau est apparu devant les caméras pour n’annoncer aucune autre mesure! De façon scandaleuse, les grands médias ne l’ont aucunement questionné sur ce point. L’inaction de Trudeau met des vies en danger.

On dit aux gens d’attendre d’autres annonces, mais tant qu’il n’y aura pas d’argent pour les congés payés pour maladie, les indemnités de quarantaine et les congés parentaux, les gens seront obligés de continuer de travailler et de propager le virus. Il y a présentement une mosaïque de mesures différentes d’une province à l’autre, et le gouvernement fédéral ne fait rien pour mettre fin aux contradictions entre les différentes mesures. Cela ne peut qu’affaiblir la réponse au virus. La lenteur de l’intervention de Trudeau s’explique par le fait que le gouvernement ne veut pas mettre en danger les profits des entreprises, ni donner aux travailleurs des choses qu’ils pourraient vouloir garder une fois la crise terminée. Ce gouvernement capitaliste a montré qu’il ne se soucie pas des gens. Nous ne pouvons pas avoir confiance en Trudeau. Les travailleurs et les syndicats doivent revendiquer des mesures capables d’arrêter le virus.

  1. Plein salaire pour les travailleurs et les travailleurs contractuels mis à pied en raison des fermetures.  
  2. Octroi immédiat et à plein salaire du droit aux congés de maladie et de quarantaine et aux congés parentaux. Il est inacceptable que des personnes soient contraintes de propager le coronavirus pour des raisons économiques alors qu’elles devraient être isolées chez elles. 
  3. Interdiction des expulsions et des coupures de services publics. Moratoire sur le paiement des loyers et des hypothèques. 
  4. Suppression des limites de bande passante, des frais d’interurbain et des minutes limitées, des verrous d’accès payant et de tout obstacle à la communication libre.
  5. Contrôle ouvrier sur les industries non essentielles pour forcer l’arrêt de la production inutile pour le profit. Cesser de forcer les gens à être infectés en faisant un travail superflu. Dans la mesure du possible, réorienter la production vers les services essentiels et les besoins de santé. Pour une mobilisation de guerre contre le virus. 
  6. Mettre fin au profit dans le secteur de la santé. Exproprier les entreprises pharmaceutiques et tous les établissements privés. Pour un contrôle des établissements de santé par les travailleurs de la santé pour en augmenter rapidement la capacité et minimiser les effets des décennies de sous-financement. Il est scandaleux que le Canada ait seulement un tiers de la moyenne mondiale du nombre de lits de soins intensifs. Le système est déjà surchargé en temps normal. Mobiliser toutes les ressources nécessaires pour créer davantage de lits. 
  7. Libérer les ressources pour des tests de masse. Les riches et les célébrités qui ne répondent pas aux critères actuels passent des tests, tandis que les gens ordinaires qui présentent des symptômes n’y ont pas tous accès.
  8. Exproprier les logements sous-utilisés afin de loger les sans-abri. Alors que les spéculateurs accaparent des milliers d’appartements vides, les refuges pour sans-abri débordent et constituent un terrain propice à la propagation du virus. Qu’on prenne les condos et qu’on les donne aux familles sans abri ou mal logées.
  9. Ne pas mettre en danger la vie des travailleurs de la santé en raison des restrictions budgétaires et du manque d’équipement de protection. Pour un contrôle ouvrier par les travailleurs de la santé et pour des saisies de fonds pour s’assurer que les bons masques soient utilisés et que les niveaux de dotation soient maintenus.
  10. Personne ne doit être coincé à l’étranger à cause des profits des compagnies aériennes privées. Nationaliser les compagnies aériennes et élaborer un plan centralisé pour ramener les gens chez eux. 
  11. Mettre fin au provincialisme. La mosaïque de règlements et le manque de cohérence concernant les fermetures d’écoles et les indemnités de maladie, par exemple, affaiblissent la lutte contre le virus. Pour une réponse unifiée sous le contrôle des organisations de la classe ouvrière.
  12. Pour une saisie d’urgence de tous les actifs des banques et des grandes entreprises pour financer la lutte contre le virus. Plus de mille milliards de dollars d’argent mort se trouve dans les coffres des banques, inutilisé et non investi. Mobilisons tout cet argent pour combattre le virus.
  13. Pas d’aumône aux spéculateurs de Bay Street. Des milliards de dollars ont été engloutis sans effet sur les marchés. Ce BS corporatif sera ensuite payé par les travailleurs par le biais d’une fiscalité régressive et de l’austérité. Ne renflouons pas les entreprises, exproprions-les!
  14. Protéger les emplois des travailleurs contre la faillite. Pour la nationalisation et le contrôle ouvrier afin de sauver le gagne-pain des travailleurs.

Pour une grève au foyer contre l’inaction du gouvernement!

Nous ne pouvons pas avoir confiance dans le gouvernement Trudeau. Il sera toujours prêt à sacrifier la vie de la classe ouvrière sur l’autel de la cupidité des entreprises. Il sera peut-être obligé de céder à certaines revendications, mais quand il le fera, ce sera trop peu, trop tard. Il s’efforcera également de revenir sur ces concessions dès que la pandémie sera terminée, bien que ces mesures soient nécessaires pour les travailleurs même en temps normal. Nous devons donc exiger de nos syndicats qu’ils mettent fin à toute collaboration de classe avec le gouvernement fédéral et qu’ils lancent un appel à la grève au foyer pour réaliser les revendications susmentionnées. Il y a eu de nombreux cas au Canada et à l’étranger où des travailleurs ont débrayé pour s’opposer aux conditions dangereuses. Une grève au foyer serait l’ultime déclaration de solidarité avec ceux qui sont forcés de rester à la maison sans salaire. Les congés de maladie et de quarantaine auraient dû être mis en place il y a des semaines. Le moment est venu de demander que nos syndicats et le gouvernement agissent!

Pour mettre fin à la pandémie, la société doit être mise sur un pied de guerre, avec la classe ouvrière à sa tête, et le souci du profit doit être éradiqué. Chaque jour où nous ne mettons pas en œuvre les mesures susmentionnées signifie une aggravation de la crise et davantage de morts. Le capitalisme et le profit privé se sont révélés totalement inutiles. Il est instructif de constater que les seules mesures efficaces que les gouvernements ont prises ont été celles qui ont violé le principe de profit. Cela constitue en soi un argument retentissant en faveur du socialisme. Un gouvernement ouvrier qui produit pour les besoins des gens et non pour le profit des entreprises est nécessaire pour gagner cette lutte et mettre fin à la crise économique capitaliste qui s’annonce. Ce combat est littéralement une question de vie ou de mort. Combattons le virus, combattons le capitalisme, luttons pour le socialisme!