Comme beaucoup dans mon industrie, je suis en deuil pour Alexandre Paris, un travailleur de la construction de 31 ans qui a perdu la vie dans un effondrement sur un chantier à Blainville le 20 mai. Malheureusement, je ne peux pas dire que je suis surpris, comme j’ai souvent vu les patrons faire pression sur les travailleurs de toujours aller plus vite et de toujours prendre plus de raccourcis. Même si les règles de sécurité sont très strictes au Québec, en pratique elles sont souvent oubliées dès que les inspecteurs ont le dos tourné. J’ai déjà travaillé sur un chantier d’école où mon patron refusait qu’on prenne le temps de fixer au mur la plate-forme hydraulique sur laquelle on travaillait. On s’est retrouvés à la hauteur d’un 5e étage, sur une plate-forme remplie de briques, qui branlait de tous les côtés et aurait pu se renverser avec un bon coup de vent. C’était clairement à l’encontre des règles de sécurité, mais l’important pour mon patron était qu’on épargne 30 minutes ici et là, peu importe si on risquait nos vies. Il m’a directement dit que si je n’étais pas à l’aise, j’avais juste à me trouver une autre job, sachant très bien que j’étais sur le point de changer de ville et que j’avais besoin de toutes les heures de travail disponibles. Il m’a bien fait comprendre que sous le capitalisme, la sécurité des travailleurs est toujours moins importante que les profits des patrons.
Victimes du capitalisme sur les chantiers
Même si les règles de sécurité sont très strictes au Québec, en pratique elles sont souvent oubliées dès que les inspecteurs ont le dos tourné.
- mer. 11 juin 2025