700 000 dollars de coupes dans mon école

« On a fermé trois classes d’accueil, on parle de couper dans l’aide alimentaire des élèves, dans les profs ressources et les profs mentors. On parle même de baisser le salaire des coachs d’équipes sportives. »

  • Marie-Ève L., Montréal
  • mer. 9 juill. 2025
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Le ministre de l’éducation du Québec demande aux centres de services scolaires de couper 570 millions dès l’année prochaine. Il a annoncé cela à quelques jours de la fin d’année. Les directions d’école sont obligées de couper partout! À titre d’exemple, dans mon école secondaire où je travaille comme enseignante, nous devons couper 700 000 dollars. On a fermé trois classes d’accueil, on parle de couper dans l’aide alimentaire des élèves, dans les profs ressources et les profs mentors. On parle même de baisser le salaire des coachs d’équipes sportives. Les techniciennes en éducation spécialisée qui doivent se faire remplacer ne le seront pas, ni les concierges, ni les directions adjointes. Nous étions déjà en « austérité » et là le gouvernement vient littéralement tuer l’école publique au détriment des élèves plus vulnérables qui ont des besoins particuliers. Une école est un écosystème complexe, et quand on coupe un service à quelque part, toute l’équipe le ressent. Là, ce sont tous les services qui seront affectés.

Tout cela suscite une vague de protestation à travers la province. La Fédération autonome de l’enseignement (FAE) a demandé la démission du ministre Drainville. Le ministre a répondu qu’il n’avait pas de leçon à prendre d’un syndicat qui avait pris les enfants en otage pendant 5 semaines car lui, il se bat réellement pour les enfants du Québec. Quel culot!  

Beaucoup de parents sont inquiets, avec raison, du futur de leurs enfants dans le système public. Dès l’annonce de ces coupures, des parents et travailleurs de l’éducation se sont plaints sur les réseaux sociaux. Des pétitions ont été signées à plus de 100 000 noms en quelques jours. Des dénonciations et des cris du cœur se font toujours entendre. 

Plusieurs citoyens ont pris l’initiative de faire des rassemblements pour contrer ces coupures. Ce sont des parents, et non des activistes ou des syndicats qui prennent la direction de ce mouvement. On voit des rassemblements organisés partout à travers le Québec. Pour plusieurs personnes, c’est la goutte qui fait déborder le vase. 

Les attaques contre le système public sont inévitables sous le système capitaliste. Les services publics développés sous l’État-providence ne sont plus soutenables dans une économie capitaliste en crise. Le boom de l’après-guerre est bel et bien fini et il ne reviendra pas. Nous ne pouvons pas mettre nos espoirs dans des gouvernements qui doivent se soumettre aux diktats du capital et qui protègent les intérêts de leur classe : la bourgeoisie.