Ces derniers temps, il y a eu un développement très significatif dessections du PSUV, dans les usines et les entreprises. Dans l’aciérieSIDOR, par exemple, 40 « patrouilles » ont été constituées, auxquellesparticipent activement 502 travailleurs. Nos camarades vénézuéliens duCourant Marxiste Révolutionnaire (CMR) ont eux-mêmes travaillé à laconstruction de sections du PSUV dans les usines de Mitsubishi (MMC),SIDOR, INVEVAL, INAF et Gotcha – entre autres. A l’échelle nationale,on recense pas moins de 16 000 sections d’entreprise, qui organisent untotal de 250 000 ouvriers. Le nombre de sections locales du PSUVs’élève à 104 000 ! Face à de telles données, qui peut encore douterqu’un processus révolutionnaire est en cours, au Venezuela ?

La bureaucratie

Le PSUV, cependant, reflète les contradictions fondamentales de larévolution vénézuélienne. L’aspiration des masses se heurte à deséléments qui, dans la direction du mouvement, veulent freiner leprocessus révolutionnaire. Par exemple, l’aile gauche du PSUVs’inquiète de la méthode retenue pour la désignation des 780 déléguésdu congrès. En effet, il est prévu que les dirigeants régionaux du PSUVopèrent une sélection selon leurs propres critères, entre deux phasesde votes. Cela risque d’affaiblir la représentation des délégués issusde la base.

La bureaucratisation du mouvement bolivarien est un fait. Dansl’Etat de Carabobo, par exemple, de nombreux militants de base du PSUVse plaignent du fait que les élus municipaux du PSUV n’ont strictementrien changé à la politique locale, depuis leur élection. En fait, ilsmènent une politique contraire aux principes du PSUV. Il y a peu, MaríoSilva, de la direction nationale du parti, critiquait cette situationet demandait que la direction du parti intervienne, dans cet Etat. Maisen réalité, le même problème se pose, à des degrés divers, dans tousles Etats du pays.

Socialisme ou réformisme

Il ne suffit pas de parler de socialisme. Il faut le réaliser dansl’action. Si le socialisme n’est qu’un mot, les masses risquent de sefatiguer des parades, des discours et des élections. Rien de tout celane résout leurs problèmes brûlants. Depuis 10 ans, elles ontsystématiquement défendu la révolution. Mais elles ne peuvent pasindéfiniment sacrifier aujourd’hui pour demain. Si la révolutionn’avance pas de façon décisive, si elle n’apporte pas de solution auchômage, à l’inflation, au sabotage économique, à la corruption, etc.,une atmosphère d’apathie peut commencer à s’installer, ce qui ouvriraitla voie à la contre-révolution.

Plusieurs signes indiquent que ce processus est engagé. Par exemple,les derniers scrutins électoraux ont été marqués par une abstentionmassive de l’électorat bolivarien. Le congrès du PSUV doit discuter desmoyens de conjurer cette menace. Comme nos camarades du CMRl’expliquent, le meilleur moyen serait d’exproprier l’industrie, lesbanques, la terre – et de poser ainsi les bases d’une authentiqueéconomie socialiste, qui doit être démocratiquement planifiée, à tousles niveaux.

La question de la « transition vers le Socialisme » a été mise àl’ordre du jour du congrès. Nos camarades vénézuéliens lutteront avectoute l’aile gauche du PSUV pour mettre en échec la droite du parti.Leur objectif principal sera de proposer aux délégués un programmeauthentiquement socialiste, pour mener la révolution à son terme. Noussommes convaincus que c’est précisément ce qu’attend la majorité desmilitants du PSUV.