
Habituellement, en temps de crise, les capitalistes nient que quelque chose ne va pas aussi longtemps qu’ils le peuvent. Il y a quelques mois à peine, Chrystia Freeland affirmait que nous ne sommes pas en récession, mais en « vibecession ». Mais la crise est là, et elle est trop importante pour être ignorée.
Il s’agit du sujet d’un récent rapport, « Vies futures : mobilité sociale en question », écrit par Horizons de politiques Canada, qui « est le centre d’excellence en matière de prospective du gouvernement du Canada » (les italiques sont de nous).
Que prédit ce rapport? Qu’un avenir sinistre nous attend.
Les auteurs parlent d’une situation « hypothétique » où, d’ici 2040, « la mobilité sociale ascendante est quasiment inexistante au Canada ».
Dans ce scénario, « l’éducation post-secondaire n’est plus considérée comme une voie fiable vers la mobilité sociale », « être propriétaire d’une maison n’est pas un objectif réaliste pour beaucoup », « les gens considèrent l’héritage comme le seul moyen fiable de progresser », et « la société ressemble de plus en plus à une aristocratie ».
Leur ligne du temps est complètement erronée. Ils ne décrivent pas un avenir lointain. Il s’agit déjà de la réalité pour des millions de travailleurs.
Quelles conséquences découlent de cette perspective?
« L’économie canadienne pourrait s’affaiblir », et la richesse « peut se concentrer entre les mains d’un petit nombre de personnes âgées et très riches ». « La santé mentale pourrait s’altérer ». « Les travailleur·euses pourraient vérifier si l’herbe est plus verte ailleurs ». Ils préviennent même que certains pourraient revenir à « l’agriculture à petite échelle » et « à chasser, à pêcher et à s’alimenter sur les terres publiques et les cours d’eau» juste pour satisfaire leurs besoins fondamentaux!
Il est vrai que le niveau de vie décline rapidement. Cela est inévitable sous le capitalisme. Le capitalisme se définit par ses crises économiques cycliques, et c’est toujours la classe ouvrière qui en souffre le plus.
Mais il y a toujours deux côtés à la médaille dans chaque crise. La souffrance s’accumule, tout comme la colère et le sentiment que le monde doit changer. Le capitalisme crée ses propres fossoyeurs.
Le rapport prévient que les gens pourraient blâmer « les grandes technologies », « les PDG » ou « le capitalisme ». Les gens pourraient exiger « des révisions profondes de certains systèmes ». « Les syndicats, y compris les syndicats indépendants non traditionnels, pourraient gagner en pouvoir à mesure que les travailleur·euses deviennent frustré·es », disent-ils. « Dans les cas extrêmes, les gens pourraient rejeter la légitimité de l’État », menant à la « désobéissance civile ».
C’est tout à fait juste. Ce n’est pas seulement que les gens « pourraient » blâmer le capitalisme. Les gens vont blâmer le capitalisme. Le capitalisme n’a jamais été aussi discrédité. Et il perd davantage en crédibilité avec chaque jour qui passe. Il y a déjà une recrudescence du nombre de personnes qui cherchent des idées révolutionnaires, et des millions d’autres seront radicalisées dans un avenir proche. Tout ce qui manque est un parti révolutionnaire qui peut canaliser la colère dans la bonne direction.
Il est donc temps de s’organiser, et de se préparer à renverser ce système une fois pour toutes.