LifeLabs en grève : les travailleurs du secteur de la santé poussés à bout

Depuis le 16 février, les travailleurs de LifeLabs en Colombie-Britannique sont en grève pour obtenir des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail.

  • Addison M., Victoria
  • mer. 9 avr. 2025
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Depuis le 16 février, les travailleurs de LifeLabs en Colombie-Britannique, représentés par le Syndicat des employés généraux de la Colombie-Britannique, sont en grève pour obtenir des augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail. Les 1200 employés travaillent sans convention collective depuis avril 2024 et les négociations sont au point mort.

Les employés de LifeLabs gagnent actuellement jusqu’à 8 dollars de moins par heure que leurs homologues des hôpitaux, ce qui entraîne un manque chronique de personnel, des heures supplémentaires obligatoires et un taux de rotation élevé, les travailleurs quittant l’entreprise pour des emplois mieux rémunérés. Les périodes de travail du matin sont particulièrement difficiles, avec seulement deux employés qui gèrent de longues files d’attente, mais l’entreprise refuse de recruter du personnel supplémentaire. Il n’est pas surprenant que la grève ait été votée à 98%.

Une employée travaillant chez LifeLabs depuis 15 ans a fait part de sa frustration : « Lorsque j’ai commencé, LifeLabs était l’un des meilleurs employeurs : bons salaires, bons avantages. Mon salaire n’a pratiquement pas augmenté depuis ».

En 2024, LifeLabs a été vendue à la société américaine Quest Diagnostics pour 1,35 milliard de dollars. Bien qu’il s’agisse d’un géant du classement Fortune 500 plus que capable d’offrir des salaires décents, QD a complètement ignoré les demandes de ces travailleurs. Au Hillside Mall, l’un des sites les plus fréquentés de LifeLabs à Victoria, la société a embauché un agent de sécurité pour surveiller les piquets de grève hebdomadaires, le payant pour une semaine entière alors qu’il ne travaille qu’un seul jour. Au moment de la présence de nos camarades, il était parti pour une pause-café prolongée et n’était pas revenu pendant toute la durée de notre visite. L’entreprise n’hésite pas à jeter de l’argent par les fenêtres si cela lui permet de ne pas avoir à payer davantage ses travailleurs.

L’ambiance qui règne sur le piquet de grève en est une de frustration et de colère à l’égard de LifeLabs. Ces travailleurs tiennent bon et espèrent que le nombre de piquets de grève augmentera afin qu’ils ne puissent pas être ignorés.