Premier mai 2025 : Luttons contre la guerre commerciale par l’internationalisme!

La seule façon de sortir de la crise est de revenir aux traditions du 1er mai : indépendance de classe, combativité et internationalisme.

  • Greger Wells
  • jeu. 1 mai 2025
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Cette année, la Journée internationale des travailleurs survient à un moment très particulier de l’histoire. Alors que la guerre commerciale menace les emplois de tonnes de travailleurs, nos dirigeants syndicaux se rangent derrière leur propre classe dirigeante. Plutôt que de lutter contre les patrons, ils en viennent à dresser les travailleurs de différents pays les uns contre les autres. Cette stratégie est vouée à l’échec. La seule façon de sortir de la crise est de revenir aux traditions du 1er mai : indépendance de classe, combativité et internationalisme. 

« Équipe Canada » et l’impasse du protectionnisme

Lorsque Trump a annoncé sa première salve de tarifs douaniers, l’ensemble de la classe dirigeante s’est ralliée à la bannière de l’« équipe Canada ». La seule façon de gagner la guerre commerciale, disaient-ils, était d’acheter des produits canadiens et d’imposer des contre-tarifs. Le NPD et les principaux dirigeants syndicaux ont tous sauté dans le train en prenant le bord du gouvernement libéral. Au sud de la frontière, des dirigeants syndicaux américains comme Shawn Fain ont soutenu les tarifs douaniers de Trump, affirmant qu’ils annuleraient les dommages causés par le libre-échange et la mondialisation.

Équipe Canada connaît certainement un mauvais départ. L’économie canadienne a perdu 33 000 emplois en mars, la pire chute mensuelle en plus de trois ans. Des villes comme Windsor et Ingersoll sont confrontées à une menace existentielle en raison des licenciements et des fermetures d’usines. D’autres licenciements suivront certainement. Malheureusement, les dirigeants syndicaux semblent avoir accepté cette situation et ne se battent pas pour maintenir les emplois. Leur approche consistant à se ranger du côté de la classe dirigeante ne leur laisse pas d’autre choix que de soutenir les contre-tarifs et de supplier les capitalistes de ne pas licencier de travailleurs.

Cette approche ne mènera nulle part. Nous ne pouvons pas faire confiance à la classe dirigeante pour protéger les travailleurs. Comme nous l’avons déjà dit, le nationalisme canadien encouragé par notre classe dirigeante n’a rien à voir avec la défense des emplois ou de la « souveraineté », mais avec la protection des profits des riches et puissants. Il s’agit d’une course vers le bas et d’une impasse pour le mouvement syndical.

Il est vrai que le libre-échange a été un désastre pour la classe ouvrière. Mais le protectionnisme n’est pas une solution. Le capitalisme a créé une économie mondiale interconnectée. La lutte pour les profits entre les capitalistes de différents pays perturbe ce système mondial, au détriment des travailleurs du monde entier. Malgré ce que dit Fain, les travailleurs de l’automobile et de l’acier sont déjà confrontés à d’importants licenciements dans les usines canadiennes et américaines. Les prix des denrées alimentaires continuent d’augmenter. Voilà ce que la guerre commerciale signifie pour les travailleurs : moins d’emplois et un coût de la vie plus élevé. 

Pour un retour à l’internationalisme!

La collaboration de classe est étrangère aux racines du mouvement syndical, tant en général qu’au Canada en particulier. Certains de nos premiers syndicats industriels étaient affiliés à des syndicats américains. Et les travailleurs canadiens ont fait preuve d’un instinct naturel de solidarité avec leurs frères et sœurs du monde entier, comme lors de la grève générale de Winnipeg en 1919, qui exigeait la fin de l’invasion impérialiste de la République ouvrière de Russie. 

Nos dirigeants actuels acceptent les limites du capitalisme, ce qui signifie accepter que les travailleurs soient en compétition les uns avec les autres pour des miettes. Nous devons rejeter cette logique. Le véritable ennemi est à la maison : ce sont les capitalistes, les Weston et les Rogers qui accaparent les richesses de la société. C’est contre eux que nous devons lutter, et notre seul allié dans cette lutte est la classe ouvrière internationale. 

La création de la Journée internationale des travailleurs n’était pas un geste symbolique. Elle a été organisée par l’Internationale socialiste vers la fin du 19e siècle comme une démonstration mondiale de la puissance et des intérêts communs de l’ensemble de la classe ouvrière. Cela n’a été possible que parce que les fondateurs de l’Internationale comprenaient que le mouvement ne pouvait pas accepter les limites du système, mais qu’il devait le renverser et construire une société socialiste. 

Aujourd’hui, le PCR brandit bien haut la bannière de la révolution socialiste mondiale en tant que section de l’Internationale communiste révolutionnaire. Contre le chœur du nationalisme et de la collaboration de classe, nous disons : travailleurs de tous les pays, unissons-nous! « L’équipe » qu’on nous a vendue ne fonctionne pas. Il est temps de se battre en tant que classe.