Rentrée universitaire : Pourquoi payer le plein prix pour un service réduit?

Alors que les vacances d’été sont terminées, les étudiants universitaires retournent à l’école. Mais avec la pandémie de COVID-19 en cours, les universités vont dispenser la majorité de leurs cours en ligne. Cela signifie que les étudiants n’auront pas le même accès aux activités à l’extérieur des cours, aux services de conseils et aux discussions […]

  • Marcus Katryniuk
  • dim. 6 sept. 2020
Partager

Alors que les vacances d’été sont terminées, les étudiants universitaires retournent à l’école. Mais avec la pandémie de COVID-19 en cours, les universités vont dispenser la majorité de leurs cours en ligne. Cela signifie que les étudiants n’auront pas le même accès aux activités à l’extérieur des cours, aux services de conseils et aux discussions avec les professeurs après les cours. Et pourtant, les frais de scolarité ne sont pas réduits pour tenir compte de ce changement. Les universités font payer aux étudiants des milliers de dollars pour des ressources qu’ils ne recevront pas.

Tenir les cours en ligne aura un impact considérable sur la qualité de l’éducation. Des études ont montré qu’en moyenne, les élèves ont plus de difficultés à suivre des cours en ligne qu’en personne. Les cours en ligne ne remplacent tout simplement pas la communication en face à face. Fixer des présentations Google Doc sur son écran et des réunions Zoom pendant des heures n’est pas aussi efficace que l’apprentissage en classe, qui permet des questions et des discussions spontanées. L’expérience ne sera pas la même.

Cependant, les universités refusent de réduire les frais de scolarité. En fait, de nombreuses universités font le contraire et ont déjà annoncé des augmentations des frais de scolarité malgré ces coupures de services. Pour n’en citer que quelques-unes, l’Université Dalhousie et l’Université du Manitoba ont augmenté leurs frais de scolarité moyens de plus de trois pour cent. L’Université de Calgary augmente ses frais de scolarité de cinq pour cent pour les étudiants qui poursuivent leurs études et de sept pour cent pour les autres étudiants locaux. L’Université de l’Alberta et l’Institut de technologie du Nord de l’Alberta augmentent tous deux les frais de scolarité moyens de sept pour cent. Les étudiants vont payer plus cher pour des services considérablement réduits par rapport à ce qu’ils ont reçu les semestres précédents. Cette situation est d’autant plus grave que la pandémie a eu des conséquences financières pour les jeunes. Sept étudiants sur dix, nouveaux ou anciens, ont déclaré que la pandémie avait eu des conséquences négatives sur leur emploi d’été. Trente pour cent disent qu’ils pourraient changer leurs projets d’inscription à l’enseignement post-secondaire à l’automne. La situation est particulièrement grave pour les étudiants étrangers, qui n’ont bénéficié d’aucun des programmes d’aide du gouvernement fédéral et qui paient déjà, en moyenne, cinq fois plus de frais de scolarité que les étudiants nationaux. En outre, beaucoup d’entre eux ne sont pas autorisés à rentrer au Canada, ce qui signifie qu’ils ne pourront pas terminer leurs études malgré les cours en ligne.

Ce niveau d’exploitation atteint même l’un des soi-disant programmes d’aide aux étudiants du gouvernement fédéral. La Bourse canadienne pour le bénévolat étudiant (BCBE) a récemment été critiquée à cause de la relation de longue date de la famille Trudeau avec l’organisation caritative qui en était en charge, mais ce n’est pas le seul problème avec ce programme. La BCBE donne aux étudiants 1000 dollars pour chaque 100 heures de bénévolat effectuée cet été pour lutter contre la COVID-19, jusqu’à concurrence de 5000 dollars. Cela représente 10 dollars par heure, ce qui est inférieur au salaire minimum dans tous les territoires et toutes les provinces. Autrement dit, le gouvernement profite des étudiants en difficulté pour les pousser vers des emplois qui violent ses propres lois du travail. 

Les choses n’ont pas à être ainsi. Pendant que les étudiants sont pressés comme des citrons, les libéraux de Trudeau ont injecté 700 milliards de dollars de fonds publics dans les plus grandes banques et entreprises du pays. Si une telle somme d’argent était investie dans les universités, nous pourrions non seulement réduire les frais de scolarité, mais même offrir une éducation post-secondaire entièrement gratuite. Mais malheureusement, ce genre d’arnaque constitue la règle plutôt que l’exception. Tant que le pouvoir économique restera entre les mains d’une petite minorité, elle l’utilisera toujours pour maintenir sa propre richesse. Le gouvernement osera toujours voler l’argent des poches des étudiants qui travaillent si cela signifie protéger les profits des entreprises.