Crédit : La Riposte syndicale

Le 25 novembre dernier, l’assemblée générale du Syndicat des professionnelles en soins de santé du Centre-sud-l’Île-de-Montréal a eu lieu. Un membre et une sympathisante de La Riposte syndicale ont déposé une version modifiée de la résolution en faveur d’une grève que vous trouverez ci-bas. Nous avons soumis cette résolution pour la simple et bonne raison que nos moyens de pression ne fonctionnent pas jusqu’à présent, n’ayant pas fait bouger la CAQ d’un pouce. Tant que la grève ne sera pas sérieusement mise à l’ordre du jour et que la mobilisation ne sera pas enclenchée pour s’y préparer, nous n’avancerons pas. Il est temps de se mobiliser en vue d’une grève!

Malheureusement, l’assemblée en question n’avait pas le quorum requis pour pouvoir soumettre la résolution au vote. Nous voyons ici un symptôme de la manière dont la direction syndicale mène la mobilisation jusqu’à présent. La direction syndicale de la FIQ n’implique pas les membres dans le processus. La plupart des actions ou des « coups d’éclat » sont menés par les délégués syndicaux, sans que les travailleuses de la base ne soient informées. Cela ne fait rien pour susciter l’enthousiasme pour les assemblées syndicales, puisque l’impression est donnée que l’implication des membres n’est pas nécessaire. 

Une discussion a quand même pu avoir lieu sur la résolution lors de l’assemblée, malgré que le vote n’était pas possible. Certains membres de l’appareil syndical semblaient s’y opposer, affirmant que le syndicat a déjà un plan de mobilisation. Mais le problème est justement que ce plan ne marche pas jusqu’à présent. Il est temps de vraiment passer à l’action. Il est temps de préparer activement une grève générale. Pour ce faire, une véritable mobilisation des membres doit être entamée, contrairement à ce qui s’est passé jusqu’à présent. Naturellement, nous ne pouvons nous lancer dans une telle bataille les yeux fermés. C’est pourquoi notre résolution parle de la nécessité d’un plan concret pour défier les lois de retour au travail ou les décrets sur les services essentiels qui risquent de nous être imposés, et de la nécessaire solidarité intersyndicale active. Avec des méthodes combatives, nous pouvons gagner la grève.

Nous vous encourageons à proposer cette résolution modèle dans vos assemblées syndicales. Bien qu’elle parle du secteur de la santé, l’introduction de la résolution peut très bien être modifiée pour s’appliquer à d’autres syndicats du secteur public – ce sont tous les travailleurs et toutes les travailleuses du secteur public qui ont intérêt à mettre la grève à l’ordre du jour! Nous vous invitons à nous contacter si vous souhaitez discuter avec La Riposte syndicale de comment nous pouvons gagner cette ronde de négociations, et riposter au gouvernement de patrons de la CAQ. 

Résolution modèle

Considérant que le réseau de la santé est dans un état lamentable suite à des années de coupes, qu’il fait face à une crise sanitaire importante, qu’il y a une pénurie d’infirmières et que la sécurité des soins de santé en est compromise; 

Considérant que la Coalition Avenir Québec gère la crise à coup de décrets, poussant les professionnelles de la santé encore plus à l’épuisement;

Considérant que le gouvernement méprise les revendications syndicales, n’a fait aucune concession significative depuis le début des négociations et répond par des offres ridicules tant au niveau sectoriel qu’au niveau intersectoriel;

Considérant que, jusqu’à maintenant, les moyens de pression comme les dénonciations, les publicités, les coups d’éclat, les blocages et les appels à la négociation de bonne foi n’ont pas fait bouger le gouvernement;

Et

Considérant que la grève est le meilleur moyen de pression dont disposent les travailleurs et que jamais un gouvernement n’a reculé sans au minimum la menace d’une grève;

Je propose :

Que [le syndicat local] mobilise activement les membres en vue d’une grève générale et qu’il défende cette position au niveau national;

Que [le syndicat local] demande à ce que le syndicat national prépare un plan d’action concret visant à défier les lois de retour au travail ou les décrets sur les services essentiels visant à limiter nos droits démocratiques dans le système de santé. Ce plan d’action peut inclure, mais sans y être limité, des débrayages, des manifestations politiques de masse et un appel à des débrayages de solidarité;

Que [le syndicat local] demande au syndicat national de faire preuve de solidarité intersyndicale en soutenant les revendications des autres travailleurs et travailleuses en négociation et en s’engage à poursuivre la mobilisation jusqu’à ce que les revendications de tous soient satisfaites.