Trudeau jette un autre 500 millions $ d’argent public dans le brasier ukrainien

Justin Trudeau a annoncé lundi dernier que son gouvernement allait contribué un autre 500 millions de dollars en aide militaire à l’Ukraine. Avec cette annonce, faite lors d’une allocution à Bali dans le cadre du G20, le gouvernement canadien poursuit son engagement à soutenir l’effort de guerre américain contre la Russie… sur le territoire de l’Ukraine.

  • Benoît Tanguay
  • jeu. 17 nov. 2022
Partager
Photo : Une pièce d’artillerie M777 Howitzer (Virginia Guard Public Affairs/Flickr)

Justin Trudeau a annoncé lundi dernier que son gouvernement allait contribuer un autre 500 millions de dollars en aide militaire à l’Ukraine. Avec cette annonce, faite lors d’une allocution à Bali dans le cadre du G20, le gouvernement canadien poursuit son engagement à soutenir l’effort de guerre américain contre la Russie… sur le territoire de l’Ukraine.

Ce montant s’ajoute aux 500 millions de dollars déjà engagés en aide militaire pour l’Ukraine dans le budget 2022. Ces fonds serviront à « de l’équipement militaire, de surveillance et de communication, à du carburant et à du matériel médical ». Jusqu’à maintenant, le Canada a donné à l’Ukraine des pièces d’artillerie M777 Howitzer et munitions connexes, des armes anti-tank Carl Gustaff, ainsi que des lances-roquettes, grenades, pistolets et mitrailleuses, en plus d’équipement divers. 

Le premier ministre a aussi annoncé la prolongation de la mission canadienne de formation des troupes ukrainiennes. L’opération UNIFIER doit maintenant se poursuivre jusqu’à la fin de 2023. Le gouvernement canadien a dépensé au moins 890 millions de dollars depuis 2015 sur la formation des troupes ukrainiennes – y compris des troupes liées à l’extrême-droite et au tristement célèbre batallion néo-nazi Azov.

La rencontre du G20 – qui réunit les 20 plus grosses économies du monde, représentant 80% du PIB mondial – a souligné les lignes de fracture qui se dessinent entre le bloc des impérialismes occidentaux et les impérialistes chinois et russes. La guerre en Ukraine ne représente qu’un front dans cette lutte entre les grandes puissances pour le contrôle des marchés, des ressources naturelles et des zones d’influence. Les États-Unis et l’OTAN y mènent essentiellement une guerre par procuration contre la Russie, pour affaiblir la puissance rivale. Les Ukrainiens ordinaires qui périssent sous les bombes russes ou qui vont se battre au front ne servent que de chair à canon pour les ambitions impérialistes des États-Unis. 

Dans ce conflit, le Canada joue le rôle d’associé minoritaire des grands bandits impérialistes que sont les États-Unis. La classe dirigeante canadienne n’hésite pas à dépenser l’argent des contribuables pour pouvoir avoir le droit de réclamer sa part du butin ukrainien, lorsque la guerre sera terminée et que les capitaux occidentaux s’engouffreront dans le pays à le recherche d’occasions d’affaires lucratives.

Bien sûr, ce n’est pas ainsi que le gouvernement canadien a justifié d’investir les impôts des travailleurs canadiens. Il a plutôt affirmé que c’était pour aider l’Ukraine à défendre « sa souveraineté, son intégrité territoriale et son indépendance ». Curieusement, le Canada n’affiche pas le même enthousiasme à défendre la souveraineté territoriale de la Palestine, occupée illégalement par Israël, ni celle du Yémen, qui subit depuis des années les assauts de l’Arabie Saoudite. Au contraire, le Canada continue de vendre des armes à la brutale dictature saoudienne.

Les nouveaux 500 millions de dollars portent à près de 4 milliards de dollars canadien l’aide apportée par le Canada à l’Ukraine. Cela fait du Canada l’un des pays qui a donné le plus d’argent par habitant à l’Ukraine. 

Il est particulièrement scandaleux que le gouvernement fédéral continue de consacrer autant d’argent à prolonger la guerre en Ukraine quand on constate qu’ici même, la faim et la misère règnent. Avec l’inflation, la stagnation des salaires et la crise du logement, de plus en plus de gens peinent à joindre les deux bouts. Selon une étude de Banques alimentaires Canada, l’utilisation des banques alimentaires au pays a augmenté de 35% depuis 2019. Dans la même étude, un Canadien sur cinq a déclaré avoir dû sauter un repas par manque d’argent depuis mars 2020. Quel réconfort pour les millions de travailleurs pauvres de savoir que leurs impôts serviront à envoyer à leur mort quelques malheureux conscrits russes à des milliers de kilomètres de là! 

Au sujet du nombre grandissant de Canadiens qui doivent se serrer la ceinture, la vice-première ministre et ministre des Finances Chrystia Freeland a récemment eu comme suggestion de couper l’abonnement à Disney+. Alors que le gouvernement fédéral prévoit d’augmenter ses dépenses militaires, aux frais des contribuables, nous lui suggérons plutôt de couper l’abonnement du Canada aux guerres impérialistes. 

La guerre en Ukraine est un conflit entièrement réactionnaire, et les travailleurs d’ici, comme ceux d’Ukraine et de Russie, n’ont pas le moindre intérêt à le voir se poursuivre. Alors que les système de santé et d’éducation sont au bord de l’effondrement et qu’il manque de logements sociaux, pas un dollar de plus devrait servir à acheter des bombes.