
La Fédération des travailleurs et travailleuses du Nouveau-Brunswick (FTTNB) a adopté une résolution demandant à ses 35 000 membres de refuser de manutentionner les cargaisons d’armes à destination d’Israël, et demandant un embargo national sur les armes.
Cette résolution montre la voie à suivre pour le mouvement de solidarité avec la Palestine.
Seule la classe ouvrière peut arrêter la machine de guerre israélienne
Jusqu’à présent, le mouvement de solidarité avec la Palestine s’est contenté de demander au gouvernement d’appliquer un embargo sur les armes, sans résultat. Malgré les promesses des libéraux et quelques condamnations en paroles, le Canada continue à envoyer des armes à Israël.
« C’est à nous de faire la différence », a déclaré Kevin Lavangie, délégué du STTP et membre de Labour4Palestine, qui est à l’origine de la résolution. C’est tout à fait exact.
Les politiciens impérialistes donneront toujours la priorité à leurs intérêts plutôt qu’à la vie humaine. Seule la classe ouvrière peut vraiment empêcher l’envoi d’armes à Israël. En raison de leur rôle dans la production, les travailleurs ont la capacité unique de paralyser l’impérialisme en paralysant l’industrie de l’armement. Mais la réalisation de ce potentiel nécessitera la mobilisation active du mouvement ouvrier.
En expliquant comment mettre en œuvre la résolution, Levangie a déclaré : « Il s’agit pour les organisateurs de s’adresser aux travailleurs pour leur expliquer pourquoi ils devraient risquer des mesures disciplinaires au travail afin de protéger des personnes qui subissent un génocide à l’étranger. »
C’est vrai. La FTTNB doit utiliser ses ressources pour propager la résolution dans les rangs de ses membres, en expliquant la nécessité d’agir. Avec 55% des Canadiens en faveur d’un embargo sur les armes, son message a de bonnes chances d’être entendu.
En même temps, on ne peut soulever la question des mesures disciplinaires potentielles pour ensuite la balayer du revers de la main. Il faut souligner que plus la mobilisation est importante et réussie, moins il y a de chances de représailles individuelles.
Cela nécessite une action coordonnée de la FTTNB avec ses 16 syndicats affiliés, ses 282 sections locales et ses six conseils du travail de district, agissant de concert.
Étendre l’embargo sur les armes à travers le Canada
La résolution vise également à étendre l’embargo sur les armes à l’ensemble du pays. Étant donné que la plupart des fabricants d’armes se trouvent en Ontario et au Québec, il est essentiel d’y propager la résolution si l’on veut qu’elle ait un impact réel.
La clé pour répandre l’embargo est de donner un bon exemple au Nouveau-Brunswick. Si la FTTNB mobilise efficacement et fait respecter la résolution, cela démontrera concrètement le pouvoir de la classe ouvrière lorsqu’elle prend en main la lutte pour mettre fin à la guerre contre Gaza.
Il y a également des exemples historiques dont on peut s’inspirer, où la classe ouvrière canadienne et québécoise a mis des marchandises à l’index pour s’opposer à un massacre impérialiste. Par exemple, en 1979, les débardeurs de Port Saint John, au Nouveau-Brunswick, ont bloqué l’envoi d’armes destinées à la dictature militaire argentine soutenue par la CIA. La dictature faisait régner la terreur au sein de la classe ouvrière avec de l’équipement militaire provenant des États-Unis, du Canada et d’autres pays impérialistes occidentaux. Plusieurs syndicats, dont l’Association internationale des débardeurs et le Congrès du travail du Canada, ont stoppé l’envoi d’armes et exigé la libération des dirigeants syndicaux argentins disparus. Ils ont finalement obtenu gain de cause et l’embargo a permis la libération de plusieurs dirigeants syndicaux.
Ce n’est qu’un des nombreux exemples historiques, au Canada et dans le monde, de l’énorme pouvoir de la classe ouvrière dans la mise en œuvre collective d’un embargo sur les armes.
L’urgence d’arrêter l’État sioniste génocidaire grandit chaque jour. À Gaza, l’armée israélienne continue d’assassiner aveuglément hommes, femmes et enfants, et l’ensemble de la population gazaouie risque de mourir de faim, Israël imposant un blocus criminel sur l’aide humanitaire. Israël a également lancé une offensive en Cisjordanie, où les colons déchaînent des pogroms contre les Palestiniens. Et maintenant, Israël tente d’entraîner tout le Moyen-Orient dans une guerre après avoir lancé une attaque contre l’Iran avec le soutien total des États-Unis.
L’indignation massive face au génocide a contraint le gouvernement canadien à condamner Israël en paroles. Mais dès qu’Israël a commencé à bombarder l’Iran, il s’est rangé derrière lui, tout comme le reste des classes dirigeantes occidentales, en réaffirmant le « droit d’Israël à se défendre ». Et les fabricants d’armes canadiens continuent à vendre des armes à Israël.
Après des mois de manifestations de masse, il est tout à fait clair qu’on ne peut pas faire appel à l’État canadien pour qu’il cesse de soutenir Israël. Plutôt que de demander aux capitalistes d’abandonner leurs intérêts de classe, la classe ouvrière doit compter sur ses propres forces et méthodes de lutte pour mettre fin au génocide en Palestine et aux agressions impérialistes d’Israël. La résolution sur l’embargo des armes de la FTTNB pourrait être le premier pas vers cet objectif.