Le 19 septembre dernier avait lieu le premier événement de La Riposte socialiste à l’UQAM, « Réforme ou révolution ». La semaine suivante, ce fut le premier événement à l’UdeM, « Pourquoi lutter pour le socialisme? ». Au total, ce sont plus de 70 personnes, étudiants et travailleurs, qui se sont joints aux camarades de La Riposte socialiste pour discuter du marxisme et de la lutte pour le socialisme. Ces deux événements ont donné le ton à une année qui s’annonce chargée pour les camarades de La Riposte socialiste.

Le 19 septembre à l’UQAM : « Face à la crise du capitalisme : Réforme ou Révolution? »

Alors que 2018 marque les 10 ans de la plus grande crise économique mondiale depuis les années 30, l’économie capitaliste demeure dans un état fragile. C’est d’abord en nous rappelant, chiffres à l’appui, la situation désastreuse dans laquelle se trouve le capitalisme canadien et mondial que notre camarade Hélène Bissonnette, militante de La Riposte socialiste, a débuté sa présentation. Elle a ensuite expliqué que ce sont les travailleurs et la jeunesse qui payent encore les frais de la crise, étant les victimes des mesures d’austérité massive imposées par les gouvernements, et ceci pendant que les patrons des grandes entreprises continuent de s’enrichir de manière quasi-exponentielle.

Visionnez la présentation ici :

Comme Hélène nous l’a par la suite expliqué, la situation de crise économique a un impact important sur la confiance de la grande majorité envers le système capitaliste et les institutions qui le maintiennent. De plus en plus de gens cherchent des solutions. Comme nous avons pu l’observer dans plusieurs pays, nous assistons à un rejet massif des partis traditionnels et à un effondrement du centre politique au profit de partis ou de figures politiques perçues comme étant anti-establishment, à gauche comme à droite.  

Sur la gauche en particulier, la crise du système amène à vouloir lutter, ici et maintenant, pour des améliorations réelles au sort de la classe ouvrière, c’est-à-dire pour des réformes. Les principaux partis politiques de gauche, un peu partout sur le globe, mettent de l’avant un programme de réformes, sans toutefois remettre en question la propriété privée des banques, des grandes entreprises, etc. Hélène a expliqué que les marxistes se battent pour toutes les améliorations des conditions de vie de la classe ouvrière, et participent à toutes ces luttes pour des réformes avec enthousiasme. Cependant, elle nous a rappelé que la lutte pour les réformes demeure toujours limitée sous le système capitaliste. Si en période de croissance économique, comme lors du boom d’après-guerre, les capitalistes étaient prêts à laisser des miettes aux travailleurs pour acheter la paix, cette période est loin derrière nous. La crise fait mal aux capitalistes et ceux-ci sont prêts à tout pour faire payer la facture à la jeunesse, aux travailleurs et aux couches les plus opprimées de la société. Toutes les réformes gagnées au cours des dernières décennies comme l’éducation à bas prix, des services publics relativement accessibles, la protection d’emploi, etc., sont sacrifiées pour préserver les profits des grandes entreprises et attirer l’investissement privé. Dans cette situation, les partis politiques qui promettent des réformes importantes se retrouvent, une fois au pouvoir, forcés par les banques et les grandes entreprises d’appliquer un programme d’austérité. Hélène a donné l’exemple du parti Syriza en Grèce qui, élu en janvier 2015 sous la promesse de mettre fin à l’austérité, avait été incapable d’implanter son programme de réformes. Le parti avait capitulé face aux pressions des banquiers européens, trahissant ainsi la volonté de la population grecque. Les réformes de Syriza étaient incompatibles avec la nécessité de réduire la taille de l’État et rembourser l’énorme dette afin de rendre la Grèce plus attirante pour  l’investissement privé nécessaire au fonctionnement du capitalisme.

Bien que les marxistes luttent de manière acharnée pour les réformes qui améliorent les conditions de vie des travailleurs, ils comprennent et soulignent leur caractère très limité sous le capitalisme. L’économie est entre les mains d’une minorité de capitalistes qui possèdent et contrôlent les grands leviers de l’économie. Ceux-ci vont toujours trouver des moyens de contourner les réformes et s’arranger pour maintenir leurs profits et faire payer la note aux travailleurs.

Hélène a conclu sa présentation en affirmant que c’est seulement lorsque les travailleurs prendront le contrôle des grands leviers de l’économie (les banques, les grandes entreprises)  que les réformes pourront être mises en place et être maintenues. Ainsi, la lutte pour les réformes doit être liée à la lutte pour la transformation révolutionnaire de la société.

Le 26 septembre à l’UdeM : Pourquoi lutter pour le socialisme?

Dans un même ordre d’idée,  l’événement du 26 septembre a été l’occasion de se rappeler que le système capitaliste est entré dans une période historique où les crises vont devenir de plus en plus fréquentes et profondes, amenant avec elles une montée des inégalités et de la pauvreté, la destruction environnementale, l’oppression et l’exploitation sous toutes leurs formes.

 

Visionnez la présentation ici :

 

Notre camarade Vincent Beaudoin, militant de La Riposte socialiste, a expliqué dans sa présentation que la richesse mondiale continue de s’accumuler dans les mains de quelques personnes fortunées : selon le plus récent rapport publié par Oxfam, les huit personnes les plus riches de la planète possèdent autant que le 50% le plus pauvre de la population. Face à cette situation, de plus en plus de travailleurs et de jeunes souhaitent lutter contre cette aberration. Mais comment pouvons-nous faire?

Vincent a ainsi expliqué que le système capitaliste ne va pas s’effondrer de lui-même, et que si on veut se débarrasser de ce système mourant, il n’y a qu’une seule solution : mettre à terre le capitalisme, et lutter pour instaurer une nouvelle société, la société socialiste.

Les socialistes expliquent que pour que la richesse produite puisse retourner à la société, au lieu de financer les manoirs des riches capitalistes qui se reposent sur des plages dans le sud, les travailleurs doivent se réapproprier les richesses qu’ils ont eux-mêmes crées. Vincent a expliqué que les travailleurs doivent exproprier leurs exploiteurs, prendre le contrôle des milieux de travail, nationaliser les piliers fondamentaux de l’économie, comme l’énergie, le transport, les ressources naturelles, les télécommunications, etc., et mettre tous ces secteurs sous leur contrôle démocratique.

En collectivisant les grandes entreprises privées, les travailleurs pourraient alors organiser la production par eux-mêmes, de manière démocratique, sans être soumis à la cadence des machines et aux diktats des patrons, qui ne servent qu’à engranger plus de profits pour la minorité exploiteuse. Toute la richesse qui appartient à une poignée de personnes pourrait alors être utilisée pour financer des programmes sociaux de qualité, un système de transport accessible et gratuit, pour réduire la semaine de travail, et plus encore.

Vincent a terminé en mentionnant que le socialisme est loin d’être une utopie! Dans l’époque instable de crise capitaliste dans laquelle nous sommes entrés depuis 2008, les conditions sont réunies pour que les travailleurs et les couches les plus opprimées reprennent le contrôle des leviers principaux de la production sociale, afin qu’on abolisse la société capitaliste orientée vers le profit d’une minorité de super-riches, et qu’on organise la transition vers une société socialiste qui sera mise au service des besoins de la population

Et la riposte continue

Les deux événements de la rentrée ont donné le ton à une année qui s’annonce chargée pour les camarades de la Riposte socialiste. Avec l’élection d’un gouvernement caquiste le 1er octobre dernier, la table est mise pour 4 ans d’attaques massives contre les travailleurs et les syndicats.

D’ailleurs les attaques racistes du tout nouveau gouvernement ont déjà commencé. Comme des milliers de gens, La Riposte socialiste était présente dans les rues de Montréal le 7 octobre dernier lors de la Grande manifestation contre le racisme pour dénoncer les politiques de soi-disant « laïcité » mises de l’avant par de François Legault, des mesures particulièrement discriminatoires envers les femmes musulmanes.

Trois jours après la manifestation, notre conférence-discussion « Comment combattre la CAQ? » du 10 octobre a créé un engouement important. Plus de plus de 80 personnes étaient présentes pour discuter des stratégies pour une riposte active du mouvement ouvrier face aux attaques à venir par le gouvernement caquiste.

Les activités de La Riposte socialiste se poursuivront du côté francophone tout l’automne et l’hiver. Notre prochain événement, « La crise écologique et la solution socialiste » aura lieu le 1er novembre à l’UdeM.

Également, notez que vous pouvez déjà réserver votre place pour la traditionnelle École marxiste d’hiver de Montréal qui aura lieu les 16 et 17 février prochains à l’Université Concordia. Nous y célébrerons la mémoire de Rosa Luxemburg, la célèbre marxiste assassinée le 15 janvier 1919, il y a bientôt 100 ans. Plus de 220 camarades étaient présents l’an dernier. L’événement s’annonce prometteur encore cette année!

Si vous êtes intéressés à lutter pour le socialisme, rejoignez les camarades de La Riposte socialiste dès maintenant. Nous avons besoin de votre aide!