Je vendais le journal dans le quartier de la Petite Italie à Edmonton lorsqu’un homme âgé s’est approché de nous. Il a vu le marteau-faucille et a dit « Oh, vous êtes des communistes? Vous êtes les gentils! Vous êtes les seuls à dire la vérité! » Il a raconté avoir grandi sous le communisme (« Ils m’ont appris à lire! »), et nous avons eu une longue conversation sur la politique (« Vous êtes une femme? Vous aimez vos enfants? Ils vous enlèveraient vos fils pour les envoyer combattre Poutine! Poutine! Et pour quoi? Pour un territoire? Qu’est-ce qu’un territoire? Dieu a donné le monde à chacun d’entre nous! Alors pour qui? L’homme riche! »), la police (« Ils viennent et ils chassent les sans-abri. Ils les poursuivent, et ils me disent que c’est parce qu’ils ne paient pas d’impôts, pour payer la police! Ce sont des brutes qui ne veulent que leur paye! Ils ne chassent pas les hommes qui remplissent leurs poches! »), et bien d’autres choses encore (« Il y a suffisamment dans le monde. Il y en a toujours assez. Mais pour nous? Pour vous et moi? Ils ne laissent rien. »).
À la fin, j’ai dit que si je n’étais pas déjà communiste, il m’aurait convaincu. Il a dit « J’ai 87 ans. Je suis prêt à partir. Mais avant cela, je veux que nous ayons un système qui fonctionne, où l’on ne se fait pas avoir. » Je lui ai dit que je voulais la même chose. Il m’a regardé dans les yeux et a dit « Alors vous le ferez. »