Seules les nationalisations peuvent arrêter la catastrophe imminente

La solution communiste est simple : tout fabricant, comme Stellantis ou General Motors, qui décide de fermer, doit être immédiatement nationalisé.

  • La rédaction
  • lun. 5 mai 2025
Partager

Une catastrophe imminente nous guette.

Alors que le commerce avec les États-Unis s’effondre, l’économie canadienne est confrontée à une crise existentielle. Au total, les industries directement impliquées dans l’exportation vers les États-Unis représentent environ 2,4 millions d’emplois. En mars déjà, l’économie canadienne a perdu 33 000 emplois, soit la plus forte perte mensuelle depuis plus de trois ans.

Face à ce que le Conseil canadien des affaires appelle « un choc économique », des mesures sérieuses sont nécessaires pour mettre un terme à la désindustrialisation généralisée et à la perte de centaines de milliers d’emplois.

L’échec de la propriété privée

Les entreprises privées, qui doivent protéger les intérêts de leurs actionnaires, sont par définition les moins aptes à affronter une tempête de cette nature. D’ores et déjà, 4500 emplois à l’usine Stellantis de Windsor sont menacés, ainsi que 1200 emplois à l’usine GM CAMI d’Ingersoll. Il a également été révélé que Honda envisageait de fermer son usine d’Alliston, ce qui mettrait en péril 4200 emplois.

Sommes-nous censés accepter que les PDG de ces entreprises puissent prendre unilatéralement ces décisions?

Lana Payne, présidente d’Unifor, qui représente 84 600 travailleurs de l’industrie manufacturière, a tenté de convaincre les entreprises de « ne pas abandonner le Canada ». En réponse à l’annonce par GM de la fermeture de son usine CAMI, Payne a demandé à General Motors de « tout mettre en œuvre pour limiter les pertes d’emplois ».

Mais nous ne devrions pas avoir à nous prosterner devant ces entreprises géantes et à les supplier de « limiter les pertes d’emplois ». Et elles ne se soucient que de leurs profits – supplier ne sert à rien.

La solution communiste est simple : tout fabricant, comme Stellantis ou General Motors, qui décide de fermer, doit être immédiatement nationalisé.

Entreprises parasites

Nous entendons déjà nos opposants : mais où trouver l’argent pour cela?

Le fait est que tous les ordres de gouvernement ont déjà octroyé des centaines de milliards de dollars de subventions aux entreprises au cours des deux dernières décennies. De 2007 à 2019, 350 milliards de dollars de subventions aux entreprises ont été accordés, soit environ 30 milliards de dollars par an! À la suite de la COVID, les subventions aux entreprises sont restées historiquement élevées, l’État ayant essentiellement placé le système sous assistance respiratoire : 88,5 milliards de dollars en 2020, 47 milliards de dollars en 2021 et plus de 50 milliards de dollars en 2022.

L’industrie automobile, qui est aujourd’hui dans le collimateur des tarifs de Trump, est notamment massivement subventionnée par l’État. Par exemple, General Motors a reçu la somme astronomique de 65 milliards de dollars depuis 2009. Récemment, 15 milliards de dollars ont été accordés à Stellantis et 5 milliards à Honda. L’usine CAMI elle-même a bénéficié d’une aide gouvernementale de 518 millions de dollars.

Et Mark Carney s’engage à continuer d’injecter l’argent du contribuable dans le gouffre financier de l’aide aux entreprises, à hauteur de 225 milliards de dollars au cours des quatre prochaines années.

Par conséquent, la question de savoir où trouver l’argent pour procéder aux nationalisations est sans objet.

Même sur une base capitaliste, les contribuables canadiens ont acheté et payé pour ces entreprises. Et c’est sans compter les énormes profits que ces entreprises ont réalisés sur le dos des travailleurs qu’elles menacent aujourd’hui de licencier!

Nous disons : toute entreprise qui privilégie ses profits au détriment des intérêts de la classe ouvrière doit être nationalisée sans compensation.

Mais la nationalisation n’est que la première étape d’un processus. Nous devons combiner la revendication politique de la nationalisation avec un mouvement ouvrier qui lutte contre ces fermetures d’usines par des occupations. Les travailleurs savent mieux que quiconque comment faire fonctionner les usines. Si les PDG décident de les fermer, les travailleurs doivent occuper les usines, éjecter la direction et les gérer eux-mêmes, de façon démocratique.

Planification économique

Cependant, une usine gérée par les travailleurs ne peut pas fonctionner dans un océan de capitalisme. Cette crise dépasse le cadre d’une seule usine.

Toute l’économie canadienne a été construite d’une façon profondément intégrée à l’économie américaine, mais c’est désormais chose du passé. Cela pose un énorme problème quant à la manière dont l’économie canadienne pourra se développer sans compter sur notre voisin américain.

Giles Gherson, président et administrateur général de la Toronto Region Board of Trade, affirme que nous avons besoin « d’un projet national pour retrouver la force économique nécessaire, non seulement pour résister à ce qui pourrait être un siège prolongé, mais aussi au bouleversement de l’ensemble du système commercial mondial ».

Dans le même ordre d’idées, Mark Carney déclare que nous devons construire « une nouvelle économie canadienne ».

Mais pour y parvenir sans porter atteinte à la propriété privée, il faudra une bonne dose de miracles. Si l’ensemble de l’économie doit être réorganisée, nous devrons combiner nos ressources et orienter la production de manière centralisée vers ce qui est absolument nécessaire.

Les centaines de milliards affectés aux subventions aux entreprises devraient plutôt être consacrés à la restructuration de l’ensemble du secteur manufacturier, en rééquipant les usines si nécessaire, sans perte d’emplois.

L’industrie automobile soutient actuellement 128 000 emplois dans le secteur de la fabrication automobile et en soutient indirectement 462 000 autres. La seule façon de maintenir ces emplois et de garantir la viabilité de l’industrie est que l’État nationalise l’ensemble du secteur et mette en place un plan de production rationnel fondé sur les besoins.

Par exemple, les systèmes de transport public sont totalement inadéquats et se trouvent dans un état de délabrement total dans de nombreuses villes. Le secteur manufacturier, au lieu d’être maintenu artificiellement en vie pour produire pour un marché instable, pourrait être réorganisé pour produire des systèmes de transport en commun pour chaque grande ville.

Il est impossible d’élaborer un plan complet sur la manière dont l’économie pourrait être réorganisée. Nous devons d’abord briser les chaînes de la propriété privée afin de pouvoir développer un plan de production rationnel basé sur les besoins et non sur les profits.

Pas de subvention! Nationalisations!