Les étudiants font l’objet d’attaques de la part du gouvernement et la situation ne fera que se dégrader. Les frais de scolarité de premier cycle ont augmenté régulièrement au cours des deux dernières décennies, la dette des étudiants a explosé à une moyenne de 28.000 $. Au Québec seulement, les frais de scolarité ont augmenté massivement au cours des dernières années. En 2007, les libéraux du Québec ont réussi à faire passer ce qui équivalait à une augmentation de 500 $ par année de frais de scolarité à tous les niveaux. En même temps, ils ont levé le gel des frais, permettant aux universités d’augmenter les frais de scolarité à leur propre rythme. Cela a entraîné des augmentations ridicules, comme l’augmentation récente des frais de scolarité de 1000 $ pour les étudiants internationaux à l’Université Concordia. Tout cela s’est fait avant la sortie du nouveau budget du gouvernement du Québec qui a présenté des plans pour toujours augmenter encore davantage les frais de scolarité.

Les jeunes de la classe ouvrière et les communautés pauvres ont été particulièrement touchés par l’inaccessibilité du système d’éducation. Le coût de l’éducation est souvent cité comme raison chez les jeunes qui ne fréquentent pas l’université ou un collège. Pour ceux qui le font, les emplois à temps partiel et les difficultés financières deviennent la norme. Ce travail pour les étudiants des classes pauvres se révèle un désavantage important, ce qui se reflète de plus en plus dans le revenu moyen des familles de ceux qui sont diplômés, en particulier dans les programmes professionnels et d’études supérieures.

Dans la crise économique actuelle, la réalité est que de nombreux diplômés font face à la perspective du chômage et l’emploi à bas salaire (en dépit de leur niveau de compétence élevé), ce qui rend la dette des étudiants un cauchemar que beaucoup de gens choisissent d’éviter absolument.

Assaut contre les travailleurs universitaires et la qualité de l’enseignement

Simultanément avec l’augmentation en flèche des frais de scolarité, on assiste à une baisse régulière dans la qualité de l’éducation car les administrateurs visent la main-d’œuvre du campus en sabrant les salaires, en coupant des cours et en licenciant du personnel. Une taille d’un millier d’étudiants par classes est à prévoir dans les grandes universités du Canada, tandis qu’en même temps, nous avons le personnel enseignant qui se bat pour s’en sortir avec de maigres salaires.

Au cours des dernières décennies, il y a eu un changement de professeurs bien rémunérés et à temps plein pour des contrats de travail à bas salaires. De plus en plus, les universités augmentent la proportion d’enseignement et de recherches effectuées par des étudiants diplômés ou au post doctorat qui ne reçoivent pas des positions stables. Profiter d’un bassin de main-d’œuvre vulnérable et désespéré hautement qualifié est devenue monnaie courante dans les universités, où quelque 30 % des moniteurs d’enseignement sont contractés et où les assistants d’enseignement et les chercheurs sont payés un salaire de misère.

L’impact de ces changements sur la qualité de notre éducation a été significatif. Les enseignants qui sont jetées d’un cours à l’autre et à travers différents départements sont limités dans le développement de programmes d’études intéressants et stimulants. Les classes nombreuses ont fait des établissements universitaires de véritables usines avec une production de masse de tests et lectures ayant remplacé d’authentiques discussions, débats et enquêtes.

Ces attaques contre les travailleurs universitaires ont déclenché un désir de combat parmi tant d’autres jeunes travailleurs universitaires qui ont, par les moyens de leurs syndicats, commencé à prendre les choses en mains. Cela a été confirmé évidemment avec la grève des enseignants en 2009 à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), qui a été largement couronnée de succès et avait une grève de solidarité de la plupart des syndicats étudiants du campus.

La crise économique et les coupures budgétaires

L’argument souvent fait par le gouvernement et les administrateurs d’université, c’est qu’il n’y a tout simplement pas assez d’argent pour financer l’éducation postsecondaire. Ce même argument est régulièrement répété chaque fois que nous réclamons la fin des sous-financements des écoles, des garderies, des centres communautaires, le logement, la santé, et divers services publics.

L’argument selon lequel il n’y a pas assez d’argent ne s’établit pas sur des faits.

Le gouvernement fédéral de Stephen Harper a dépensé 275 milliards en renflouement des grandes banques, achat d’actifs toxiques et en soutien des grandes entreprises, prenant dans les poches de la classe ouvrière pour garantir les profits obscènes des riches au Canada. Pour ajouter à cela, le gouvernement conservateur fédéral et les gouvernements provinciaux ont fait preuve d’un engagement à servir les plus riches Canadiens, par le biais de réductions d’impôts, tout en augmentant les taxes qui nuisent à la classe ouvrière (comme la TVH en Colombie-Britannique et en Ontario).

Quand il s’agit de dépenses militaires et policières, gaspiller l’argent des contribuables ne semble pas non plus être un problème. Le récent sommet du G20 de Toronto a coûté à la classe ouvrière 1,2 milliard de dollars et a vu plus d’un millier de jeunes et de travailleurs illégalement arrêtés, battus et jetés dans des centres de détention. Les budgets des départements de police ont par ailleurs aussi gonflés, par exemple, près de la moitié du budget municipal de Toronto est consacré au maintien de l’ordre.

Sur le front militaire, Stephen Harper a récemment donné le feu vert à 16 milliards de dollars d’achat massif d’avions à réaction pour les Forces canadiennes. Justement comme la majorité des Canadiens montraient clairement qu’ils veulent mettre un terme à la coûteuse guerre impérialiste en Afghanistan et le retrait immédiat des forces canadiennes.

Il est vrai que le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux font face à de graves déficits. Toutefois, cela n’est pas notre faute. La crise économique, provoquée par les banquiers et les sociétés riches, est désormais mise sur le dos de la classe ouvrière. Les libéraux et les conservateurs ont gentiment donné aux riches sous la forme de plans de sauvetage et cela a causé le déficit actuel, nous sommes censés sourire pendant qu’ils coupent nos services et effectuent des mises à pied. Pendant ce temps, les banques affichent des profits records.

Cet argent aurait pu être investi dans l’éducation postsecondaire, le logement, la santé, de bons emplois et divers services sociaux. Nous n’acceptons pas le mensonge selon lequel l’argent pour l’éducation postsecondaire n’est pas là et nous exigeons une augmentation drastique du financement public.

Organisation de la riposte

Ce n’est que par la lutte coordonnée des élèves de la classe ouvrière, à la fois sur et hors campus, que nous pourrons lutter efficacement contre l’augmentation des frais de scolarité, les larges coupes dans l’éducation postsecondaire et pour des normes décentes et stables de vie pour les travailleurs et le personnel à l’enseignement universitaire.

Les étudiants ont une longue histoire de combats aux côtés du mouvement syndical et davantage dans ces dernières années, une importante action a été coordonnée conjointement autour des protestations sur les frais de scolarité. En fait, les syndicats ont donné un appui considérable aux étudiants nouvellement ciblés par les administrations universitaires et la police pour leurs activités politiques et qui régulièrement soulèvent la question de gratuité de l’enseignement. Aussi, au Québec, le réseau des cégeps a été créé par une lutte par les syndicats pour l’enseignement gratuit pour les enfants de la classe ouvrière.

Il y a maintenant un besoin urgent pour les syndicats majeurs d’étudiants de s’unir autour d’un programme de refus à toutes coupures dans le système d’éducation. Les réductions établies maintenant ne sont qu’une goutte dans l’océan par rapport à ce qui est à venir. Les capitalistes exigent une « révolution culturelle » qui amènerait les étudiants à accepter ces réductions. Cela signifie que d’importants efforts sont nécessaires pour mobiliser un mouvement de contre-attaque contre les frappes du gouvernement. Mais une voix politique est également nécessaire pour ce mouvement. Le nouveau Parti de gauche Québec Solidaire est le seul parti qui a soutenu la grève des étudiants en 2007 et soutiennent l’avènement à une éducation de qualité accessible. Grâce à leur premier député élu, ils peuvent jouer un rôle important en étant le seul parti politique à se dresser contre ces énormes coupures dans notre système d’éducation. Ces forces, unies dans un programme concret et par l’action militante et les grèves, pourraient facilement fournir un leadership dans la lutte pour l’éducation postsecondaire gratuite. Ils pourraient même aller plus loin dans la lutte contre les agressions sur la classe ouvrière.

Malheureusement, ce mouvement n’a pas pris forme. Il y a eu une accalmie dans le mouvement étudiant au Québec depuis la défaite 2007-2008. Les militants du syndicat des étudiants L’ASSE vont probablement continuer leurs efforts pour construire un mouvement étudiant radical prêts à la grève. Historiquement, au Québec, le mouvement étudiant a pris des mesures de grève et a réussi à maintenir aux plus bas niveaux les droits de scolarité au Canada. En 2005, la grève d’étudiants massivement unies lancée par l’ASSÉ a été en mesure de d’arrêter les démarches du gouvernement. D’autre part, plusieurs syndicats étudiants de conciliation, comme le CSA et la FEUQ / FECQ se sont orientés vers le lobbying et des manifestations qui tendent à dissiper l’énergie des étudiants, sans faire de changements concrets.

Joignez-vous à notre lutte pour construire un mouvement d’éducation accessible gratuitement, pour soutenir les travailleurs du campus et pour une société socialiste.

Pour un mouvement militant et solidaire des étudiants et des travailleurs!

Arrêter l’attaque sur les travailleurs des campus et le personnel enseignant!

L’enseignement gratuit maintenant!